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Publié le 28 mai sur le site de l'ONU
« Il a senti le besoin de demander instamment aux Juifs dans certaines parties du pays où des incidents se produisaient d’éviter de porter la kippa en public, afin de ne pas attirer l’attention », a regretté Marta Hurtado, porte-parole du Haut-Commissariat (HCDH) au cours d’une conférence de presse à Genève.
En Autriche, des portraits de survivants de l’Holocauste présentés dans une exposition le long de la Ringstrasse, au centre de Vienne, ont été vandalisés non pas une fois, mais trois fois. Initialement, des croix gammées ont été peintes sur les visages des survivants, avant que plusieurs panneaux de visages ne soient à leur tour découpés dimanche soir.
« Ces événements en Allemagne et en Autriche ne peuvent malheureusement pas être qualifiés d’actes isolés, d’autant que d’autres pays européens connaissent également une recrudescence d’actes de vandalisme, notamment d’entreprises et de pierres tombales juives », a ajouté Mme Hurtado.
Le plus troublant, selon les services de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, c’est que les actes de violence physique contre les Juifs ont également augmenté ces dernières années dans plusieurs pays. « Une augmentation particulièrement brutale des incidents violents a été signalée en Allemagne et en France », a-t-elle dénoncé.
Mais les pires incidents se sont produits aux États-Unis. En octobre dernier, 11 personnes ont été tuées lors d’une attaque contre la synagogue Tree of Life à Pittsburgh. En avril, une femme a été tuée et trois autres fidèles blessés dans une autre attaque contre un synagogue dans le sud de la Californie.
Cette recrudescence des attaques visant les Juifs, ainsi que d’autres groupes ciblés en raison de leur race ou de leur religion, préoccupe profondément le Haut-Commissariat qui exhorte tous les gouvernements à redoubler d’efforts pour lutter contre le racisme et l’intolérance.
« En vertu du droit international, les personnes ont droit à une protection juridique contre l’incitation à la haine et à la violence », ont fait valoir les services de la Haut-Commissaire Bachelet, non sans insister sur le fait que « lorsque les abus atteignent un tel niveau d’incitation - que ce soit dans la rue ou sur Internet -, ils devraient être interdits par la loi, dans le respect de la liberté d’expression, qui comporte des restrictions autorisées dans de tels cas ».
Sur une note plus positive, le Haut-Commissariat juge encourageant d’apprendre hier que plusieurs habitants de Vienne ont pris position contre les actes d’antisémitisme et se sont attelés à réparer les images endommagées des survivants des crimes nazis. « Ils ont uni leurs forces pour protéger l’exposition de nouvelles attaques », a conclu Mme Hurtado.