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Nous sommes maintenant habitués : dès qu'un événement important se produit, les réseaux sociaux s'emballent. Vidéos live côtoient les réactions des officiels, les haters, les complotistes et les messages de soutien.
Le gigantesque incendie à Notre Dame n'a pas échappé à la règle : Twitter a connu un pic d'activité jusqu'ici rarement observé.
En effet, ce sont 23 000 tweets à la minute qui ont été publiés lundi, au plus fort de l'incendie. En tout, ce sont 8 millions de tweets qui ont été postés lundi soir, mentionnant Notre Dame.
Fait inédit, seulement 20% de ces tweets sont en français : le monde entier a voulu montrer son soutien aux parisiens. Pour comparaison, 50% des tweets étaient en français le soir du Bataclan, comme le souligne Xavier Tytelman, consultant.
Le monument le plus visité d'Europe, même deux jours après l'événement, reste l'un des sujets les plus tweetés. Ainsi, deux jours après l'incendie, 3000 tweets sur le sujet ont été postés en 20 minutes, touchant ainsi 62 millions de personnes (c'est "le reach" autrement dit "la portée"), soit presque l'ensemble de la population française !
Un phénomène de cette ampleur s'assortit évidemment de son lot de fake news. Ainsi, l'extrême droite s'en est donné à cœur joie en diffusant une photo prise par un media russe et faisant croire que deux "musulmans" étaient hilares face à l'incendie. L'histoire débute quand le journaliste de Sputnik, média pro Kremlin, en photographiant l'incendie, a dans son champ deux personnes qui passent sous le cordon de sécurité. Ces deux personnes sourient.
Immédiatement, Conversano (suprémaciste français) reprend la photo avec la légende "ça les fait rire". Il n'en fallait pas plus pour que crie au scandale le public de Conversano, en postant des dizaines de commentaires racistes.
Une autre fake news a fait le tour de Twitter : les vitraux qui auraient été détruits. Dès le soir de l'incendie, plusieurs comptes diffusent la liste des vitraux qui auraient été détruits.
C'est fort heureusement faux, ces rosaces ayant été miraculeusement épargnées par l'incendie. Seuls des vitraux du 19ème siècle, considérés comme "moins importants" par le porte-parole de la cathédrale ont été détruits.
Enfin, que serait ce type d'événement sans son lot de commentaires antisémites, complotistes, voire les deux ! Ceux-là, nous ne vous les montrons pas, nous les avons signalés. L'occasion de vous rappeler comment signaler un contenu de la sorte quand vous en voyez : Comment signaler un contenu haineux ?
Sophie Taïeb