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Published on 15 April 2019

Ça s'est passé aujourd'hui - 15 avril 1945 : Libération du camp de Bergen-Belsen

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.

15 avril 1945 : Libération du camp de Bergen-Belsen

Le camp de Bergen-Belsen

Le camp de Bergen-Belsen (en Basse-Saxe) est ouvert en 1940 pour l’internement de prisonniers de guerre français et belges, puis soviétiques. Ce camp se transforme en un camp de concentration en 1942. Il reçoit notamment des Juifs possédant la double nationalité ou citoyens d’un pays neutre, destinés à être échangés contre des prisonniers allemands.

Au moment de l'évacuation des camps, Bergen-Belsen devient le principal lieu de rassemblement des Juifs survivants. 35 0000 déportés y sont morts de faim ou de maladie au cours des quatre mois précédant la libération du camp. Dans les semaines qui suivent l’entrée des Britanniques, 14 000 nouveaux décès sont enregistrés. Sur 30 000 Juifs survivants, en majorité Polonais, 10 000 meurent lors de ces mêmes semaines. Aux conséquences des souffrances passées s’ajoutent une épidémie dévastatrice de typhus et la distribution d’une nourriture trop abondante ou inadaptée par les troupes britanniques.

Un camp de transit

En avril 1945, c’est dans ce camp que sont acheminés de nombreux convois de déportés d’Auschwitz, de Buchenwald, de Dora, de Dachau, de Sachsenhausen : il devient alors un mouroir. Les Britanniques découvrent, à leur arrivée le 15 avril 1945, d’immenses étendues de cadavres victimes de la faim, de la soif et du typhus. Des 50 000 victimes de Bergen-Belsen, 35 000 personnes sont décédées entre janvier 1945 et la libération.

Le 13 avril, les SS quittent le camp après un accord de neutralisation passé avec l’armée britannique en raison du typhus. Lors de son arrivée le 15 avril, il reste 60 000 survivants. Pendant plusieurs semaines, après la libération, les vivants cohabitent avec les morts. Ils sont si nombreux que les Britanniques ne parviennent pas à tous les enterrer, en dépit de la réquisition des SS et des soldats de la Wehrmacht.

Le 21 mai 1945, les baraquements de Bergen et notamment « l’hôpital » sont incendiés pour enrayer l’épidémie de typhus. En raison d’une stricte quarantaine, ce n’est qu’à la fin du mois de mai que les derniers survivants seront évacués. Un laps de temps jugé scandaleusement long par certains. Pendant ce temps, en l’absence d’autorité et de nourriture, les déportés sont livrés à eux-mêmes, affamés et désemparés.

Bergen-Belsen devient ensuite un camp de personnes déplacées jusqu’en septembre 1950. Peu à peu, les survivants juifs tentent de reprendre en main leur destin. Yossel Rosensaft, dont la famille fut anéantie à Auschwitz, installe un Comité central juif qui organise la vie quotidienne sur place. Dans un dialogue souvent difficile avec les autorités britanniques, avec l’aide des organisations juives (Joint Distribution Committee) et l’UNRRA, une véritable administration s’organise en différents départements : Santé, Économie, Culture et Rabbinat. Des écoles sont mises sur pied. La vie reprend : plus de 1 000 mariages sont célébrés à Bergen-Belsen en 1946. À peu près autant de naissances sont recensées.

Découvrez le témoignage de Marie Mehler - La libération de Bergen-Belsen

Parmi les déportés à Bergen-Belsen, de nombreux résistants français ainsi que plusieurs personnalités telles qu’Anne Franck, qui y est décédée quelques semaines avant la libération du camp, Ginette Kolinka, Marceline Loridan-Ivens ou encore Simone Veil, accompagnée de sa soeur et sa mère, décédée du typhus quelques jours avant la libération du camp de Bergen-Belsen.

Source : Mémorial de la Shoah et Dictionnaire de la Shoah (Larousse)