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Published on 31 January 2018

BestOf Mémoire - Le Crif s'indigne contre la loi visant à nier l'implication de la Pologne dans la Shoah

Vendredi 26 janvier, les députés polonais ont adopté une loi qui sanctionne l'emploi du terme "camps de la mort polonais". Des poursuites pourront aussi être engagées envers quiconque "attribue à la nation ou à l'État polonais la responsabilité ou la co-responsabilité des crimes commis par le 3ème Reich allemand [...]". Le Crif tient à exprimer son indignation devant une loi d'une telle teneur.

Alors que le monde entier commémore la Journée internationale pour les victimes de la Shoah, la Chambre basse du Parlement polonais adopte une loi qui sanctionne l'emploi du terme "camps de la mort polonais". La loi précise que des poursuites pourront être engagées contre quiconque "attribue à la nation ou à l'État polonais la responsabilité ou la co-responsabilité des crimes commis par le 3ème Reich allemand - ou tout autre crime contre l'humanité (…) ou crime de guerre".

Le Crif tient à exprimer son indignation devant de tels propos. Cela revient à nier l'implication, proche ou lointaine, des dirigeants, du gouvernement et du peuple polonais, dans la tragédie que fut la Shoah. Cela revient à nier les atrocités antisémites perpetrées en Pologne, parfois par les populations locales, à l'encontre des Juifs. 

Francis Kalifat, Président du Crif, estime que cette loi est "une tentative de falsification de l'Histoire et un pretexte pour la Pologne pour se dédouaner de ses résponsabilités". Et la reponsabilité des Polonais, nous la connaissons. Au travers des centaines de témoignages des réscapés des camps de la mort dont nous ne saurions mettre en doute la parole.

Le Crif prend note de la réaction immédiate du gouvernement israélien qui s'est entretenu avec le Premier Ministre polonais dimanche soir et espère que l'ensemble des nations se joindront au combat pour la vérité historique.

Il convient de rappeler que la poupulation juive polonaise avant la guerre était estimée à 3 millions d'individus, dont seulement quelques dizaines de milleirs ont survécu.

L'innocence nationale est un mythe pour la Pologne comme elle est un mythe pour toutes les nations du monde. Chaque Etat doit faire face à ses responsabilités et aux erreurs du passé dans le but évident de ne pas les commettre à nouveau. Rappellons à ce sujet le discours du Président Jacques Chirac en juillet 1995, reconnaissant la réponsabilité de la France dans les actes de collaboration avec les nazis.

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