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De quoi s’agit-il ? Le 13 décembre 2011, la commission des affaires étrangères examine le rapport de la mission d’information sur la géopolitique de l’eau. Cette mission est présidée par Lionel Lucas (UMP) et le rapporteur en est Jean Glavany (PS). Dans la partie B de ce rapport, intitulée "Etudes de cas: les conflits ancien du bassin jordanien...", figure un chapitre : « Le bassin jordanien: l'eau volet intégré du conflit territorial et la question sécuritaire » (pp. 109-128). Ce chapitre, par ailleurs très subjectif, comprend un encadré particulièrement agressif, intitulé « Encadré n°3. L'eau révélatrice d'un nouvel apartheid au Moyen-Orient », (pp. 130-132). Dans ce chapitre, Israël est accusé de pratiquer « un nouvel apartheid » dans sa politique de l’eau.
Problème ? C’est bien ce rapport qui est abondamment cité par le Collectif Palestine Paris 8 dans un texte récent. Or, le texte de Glavany, c’est du pain béni pour ce collectif qui organise les 27 et 28 février 2012 un colloque international. Un rassemblement qui se tiendra dans le cadre de « l’Israël Apartheid Week ». La première journée aura pour thème : « L’apartheid, un concept pertinent pour l’analyse de la question palestinienne » et la seconde journée sera consacrée au boycott d’Israël.
Ainsi, plusieurs universitaires s’appuient sur le rapport de Glavany ou les brûlots de quelques zélés propagandistes. Ils utiliseront des termes blessants pour légitimer une cause pour laquelle ils éprouvent de la sympathie (la cause palestinienne). Certes, la politique israélienne comme celle de tout autre Etat peut être soumise à la critique. Mais dans ce colloque, les contempteurs d’Israël s’emploieront à le mettre au ban des nations, lui dénuer toute légitimité et droit d'exister.
Mais, comme me le rapportait dernièrement Me Pascal Markowicz, que les choses soient dites: l’université de Paris VIII se rendrait complice de l’infraction de provocation à la discrimination, en autorisant dans ses murs, la tenue d’une réunion prônant des actions de boycott tant académiques que culturels ou économiques à l’encontre d’Israël, car cela rentrerait dans le cadre de l’article 23 de la loi précitée : « Seront punis comme complices d'une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l'écrit, de la parole ou de l'image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l'auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d'effet ».
Finalement, il est regrettable qu'en France tout un courant se prête - et avec quelle délectation - à ce jeu pervers qui consiste à délégitimer totalement Israël. Comme une revanche de l'histoire dans le pays même (la France) ou l'idée de fonder un Etat juif fut conçue au moment ou l'antisémitisme se donnait libre cours pendant l'affaire Dreyfus.
Et, il est regrettable que les amphithéâtres de nos Universités se transforment ainsi en un "cirque", alors que devrait y être délivré un enseignement de qualité.