Tribune
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Publié le 15 Juin 2012

J’ai d’autres idées de sujets d’examen pour Christophe Oberlin

Par le Dr Bruno Halioua, secrétaire Général de l’AMIF ( Association des Médecins Israélites de France)

 

Le professeur Christophe Oberlin  a outrepassé ses fonctions d’enseignant en demandant dans une question d’examen comment  pouvait t-on qualifier, au cours de la guerre entre Israël et Gaza la mort par bombardement « classique » de 22 membres d’une même famille ? : S’agit-il d’un crime de guerre, d’un crime contre l’humanité ou d’un génocide. On peut s’interroger sur les raisons qui l’ont conduit à proposer cette question d’examen. Les éléments de réponse se trouvent en partie dans les livres et les articles qu’il a écrit au cours des deux dernières années. Les livres ont tous porté sur de Gaza (Chroniques de Gaza, 2001-2011, Survivre à Gaza). Il a même traduit un ouvrage sur Gaza (Gaza au carrefour de l’histoire). Sur les trois publications scientifiques qu’il a écrit en 2011, l’une a été consacré aux blessures  balistiques à l’origine de lésions nerveuses à Gaza. Le coauteur de cet article est un certain Mohammed Al-Rantissi chirurgien à l’hôpital Nasser à Khan Younès et  frère d’Abdelaziz al-Rantissi, cofondateur du Hamas. A l’évidence, l’homme mange en pensant à Gaza, dort en pensant à Gaza, se rase en pensant à Gaza et enseigne en pensant à Gaza. La décision de proposer un sujet sur Gaza s’inscrit dans cette logique à moins que cela relève d’un manque d’imagination dans le choix des sujets d’examen de médecine humanitaire. Je me propose de lui suggérer d’autres questions d’examen pour l’année prochaine au cas où il serait  à nouveau être sollicité, ce dont je doute….

1) Comment qualifier la  mort de  deux fillettes palestiniennes par un obus de mortier tiré accidentellement par des terroristes palestiniens sur leur maison située au nord de la Bande de Gaza en décembre 2008 (dépêche AFP 26 décembre 2008)?

 

2) Comment qualifier l’état d’esprit de Wafa Samir Ibrahim al-Biss qui a été arrêté au  poste de contrôle d’Erez Le 20 juin 2005  avec des explosifs agrafés dans ses sous-vêtements ? A titre informatif, elle se rendait à son rendez vous de consultation dans le service des Grands Brulés de l’hôpital de Beer-Shev’a après avoir été gravement brulé par l’explosion accidentelle du réchaud à gaz familial. Question subsidiaire : que pensez vous de cette femme qui a déclaré pendant son interrogatoire que son objectif était de tuer le plus de personnes à l'hôpital de Beer-Shev’a, et surtout des enfants (Call to arms An anti-Israel rally in Palestine  The Guardian, 2 juillet 2005)

 

3) Que pensez vous des soignants des hôpitaux israéliens qui ont pris en charge 180000 Palestiniens au cours de l’année 2010 ? Question subsidiaire : Quel est votre avis sur l’unité de Tsahal de Coordination des Activités Gouvernementales dans les Territoires qui a répondu de manière positive à plus de 90% des demandes de malades palestiniens qui souhaitaient être soignés dans des hôpitaux israélien comme l’a établit l’OMS ? (http://tsahal.fr/2012/05/01/plus-de-90-des-demandes-palestiniennes-de-tr...).

 

4) Que pensez vous des propos du lieutenant-colonel de l’armée israélienne Michael Kassirer qui a déclaré  "Le traitement de la population palestinienne est d'abord et avant tout une obligation morale et professionnelle pour chacun de nous." ? (http://dover.idf.il/IDF/English/News/today/10/11/2502.htm)

 

5) Comment qualifiez vous l’attitude de Jean-Jacques Azaria Rein de l’hôpital Hadassah de Jérusalem qui a réalisé284 intervention de chirurgie cardiaque chez des enfants palestiniens souffrant de graves malformations fœtales grâce à  l’association « Un cœur pour la paix » ?

6) Comment qualifiez vous l’attitude de ceux qui torturent des blessés ou qui les achèvent dans leur lit d’hôpital comme cela se passe en Syrie ? (Syria’s health and humanitarian crisis. Lancet 2012;379: 590. )

 

7) Commentez cette phrase du  prix Goncourt Jonathan Littell «Dans la Syrie en révolte contre Bachar Al-Assad, il n’est pas seulement interdit de parler, de manifester, de contester : il est aussi interdit de soigner, et de se faire soigner» (Le Monde du 17 février 2012)