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En parallèle, l'Iran a annoncé simultanément avoir commencé la conversion de plus de 40 tonnes de yellow cake (du minerai d'uranium) en hexafluoride d'uranium gazeux (UF6), première étape vers un processus complet d'enrichissement d'uranium et la fabrication d'armes nucléaires. «Les tests se passent avec succès », s'est félicité le vice-président iranien Reza Aghazadeh. L'uranium enrichi dans des centrifugeuses suffisamment modernes peut donner du combustible nucléaire pour de l'énergie civile, s'il est produit à de faibles taux, mais aussi pour une bombe atomique, si le taux d'enrichissement est supérieur à 80%. Or, à la suite d'un premier blâme reçu en juin dernier au siège de l'AIEA pour «mauvaise coopération», l'Iran avait déjà renoncé à une autre mesure de confiance, le moratoire sur la production de centrifugeuses de type P2, dont l'assemblage paraît désormais avoir repris. Ces machines, dont l'Iran disposerait déjà de plusieurs centaines d'exemplaires opérationnels, pourraient servir, moyennant de légères modifications, à des fins militaires.
Sur la base d'un texte conjoint euro-américain, l'organe exécutif de l'Agence Internationale de l’Energie Atomique avait voté à l'unanimité une résolution sévère, déclenchant la fureur du pouvoir iranien. Le texte, qui exprime les inquiétudes de la communauté internationale, donne jusqu'au 25 novembre à Téhéran, pour «clarifier impérativement les questions restées en suspens» et, à titre de bonne volonté, interrompre toutes les activités liées à l'enrichissement de l'uranium. Le responsable du nucléaire iranien, Hassan Rohani, avait alors brandi la menace d'une telle rupture avec l'AIEA, arguant que l'Iran a besoin de cet enrichissement pour produire de l'électricité. «L'Iran n'acceptera aucune obligation de suspension de l'enrichissement d'uranium, s'était-il emporté. Aucune instance internationale ne peut (le) contraindre à le faire». «C'est la guerre, nous pouvons la gagner ou la perdre», a-t-il prophétisé, évoquant la prochaine et décisive réunion de l'AIEA.
Les diplomates occidentaux mesurent ainsi la gravité de la situation et envisage de contrecarrer les intentions bellicistes du régime des Mollahs. Rappelons que ce régime aide les terroristes et étrangle son peuple : « Le régime au pouvoir en Iran supprime, viole et terrorise les citoyens iraniens depuis plus de deux décennies. A ce jour, il a tué sommairement plus de 200.000 hommes; il en a torturé, mutilé, lapidé des milliers; il en a fait disparaître et assassiné de nombreux autres, sur la terre iranienne et à l'étranger; et actuellement sont incarcérés, selon leurs propres dires, plus de 600.000 dans les prisons iraniennes » déclare le Docteur Manouchehr Ganji, ancien Rapporteur Spécial sur les droits de l'homme aux Nations Unies, à l’occasion de la réunion à Paris, du groupe d'experts, d'érudits, de diplomates et de protagonistes des droits de l'homme, pour entendre des témoins, documenter et enquêter sur les crimes contre l'humanité commis par le régime clérical d'Iran.
Aussi est-il temps de prévenir que si l’Iran réussit à fabriquer des bombes atomiques, les capitales européennes seront peut être un jour menacées d’une effroyable apocalypse nucléaire.
Marc Knobel