Par Steve Nadjar, professeur de géopolitique
Article publié dans le n°1243 d’Actualité Juive du 7 février 2013
Il se murmure, dans les couloirs d’Hollywood, que le passionnant dernier film de Kathrin Bigelow, « Zero Dark Thirty », pourrait finalement repartir bredouille de la prochaine cérémonie des Oscars, pour apologie de la torture. « Zero Dark Thirty » ou le récit de la traque d’Oussama Ben Laden à travers le regard d’une agent de la CIA, décidément un profil très en vogue dans les productions américaines (cf. « Homeland »). L’équilibre du film bascule au moment où l’agent Maya renverse la perspective, bouleverse les modes de perception en cours dans l’establishment sécuritaire et comprend qu’Al Qaeda ne ressemble plus à son modèle post-11 septembre. Repoussé par les frappes intensives sur les zones tribales afghopakistanaises, son chef Oussama Ben Laden a forcément dû s’exiler vers une zone plus urbanisée, mieux reliée aux réseaux de communication et finalement moins exposée. C’est de cette conviction que débouche l’attaque fatale d’Abbottabad du 2 mai 2011.