C’est pour évoquer cette situation dramatique et pour imaginer des solutions qu’un groupe d’habitants de Sdérot et de la région, parmi lesquels le rabbin David Mamou, a rencontré, le 4 juin 2007, une délégation du CRIF.
Sdérot et les agglomérations de la région, ce sont quelque quarante mille âmes qui vivent au quotidien dans la peur et l’inquiétude la plus totale. Les tirs de missiles ont déjà touché trois synagogues. Pourtant, l’opinion internationale semble ne pas réagir comme elle l’aurait certainement fait, estiment les représentants des habitants, si des obus israéliens avaient atteint des mosquées ou des églises. Localement, s’il est avéré que les nouvelles constructions bénéficient de l’installation de locaux fortifiés, les vieux quartiers, eux, manquent cruellement de structures de repli en cas d’alerte. Et même si le gouvernement a donné son feu vert pour la construction de chambres renforcées dans les immeubles qui en sont dépourvus, plusieurs mois sont nécessaires à de telles édifications. Et, dans l’intervalle, les missiles continuent de pleuvoir !
Entre la solution qui consiste à répliquer en tentant de toucher les lanceurs ponctuellement avant de se retirer et l’idée extrême d’une réoccupation de la bande de Gaza par les forces de Tsahal, toutes les opportunités ont été examinées lors d’un tour de table particulièrement édifiant.
L’action humanitaire du milliardaire d’origine russe, Arkady Gaydamak a été évoquée, mais on retiendra surtout l’impression qu’ont les habitants de Sdérot en particulier et les Israéliens en général, que les opinions française, européenne et internationale sont souvent plus sensibles à la détresse palestinienne qu’à celle des populations israéliennes bombardées.
Parallèlement à l’action entreprise en direction des institutions juives de France, des rencontres sont prévues avec le Conseil de Paris, le Sénat, des élus, des mairies de banlieue comme Antony, ville jumelée avec Sdérot et, bien entendu, avec la presse.
Un prochain voyage du CRIF à Sdérot et dans la région a été évoqué.
La délégation du CRIF était composée de Haïm Musicant, directeur général, Jean-Pierre Allali, Raoul Ghozlan, Ariel Goldman, Meyer Habib, Francis Kalifat et Manek Weintraub, membres du Bureau Exécutif.
Photo : © 2007 Alain Azria