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Entre fiction et réalité, le film dépeint un récit plein de lumière et d’espoir au sein de la noirceur de l’Histoire. Michel Hazanavicius en parle d’ailleurs avec ces mots : « J’en ai parlé avec Grumberg, qui m’a dit [...] qu’il voulait juste montrer qu’il peut exister de belles choses au milieu de toute cette histoire dégueulasse. Ça m’a donné la clé parce que c’est ce qui m’avait ému en lisant son livre ».
Une émotion intense était palpable dès la fin du film.
Le public a eu le privilège d’échanger avec Michel Hazanavicius et Patrick Sobelman, producteur du film.
Sur son choix d’adapter le conte en film d’animation, Michel Hazanavicius précise que « l’animation, par rapport à des acteurs, ne reconstitue pas le réel. Le dessin réinvente le réel et n’a pas d’autre vie en dehors du film. D’une certaine manière donc, même si on est très loin du réalisme, il n’y a pas de mensonge.
L’absence de mensonge rend peut-être plus vrai quelque chose qui, en apparence, n'est absolument pas réaliste ».
Michel Hazanavicius a réalisé les dessins de tous les personnages. Il s’y est attelé, ressentant une responsabilité personnelle à participer ainsi à la transmission de la Shoah vers les jeunes générations et en premier ses enfants. Il a expliqué que le travail sur ce film était totalement différent de tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent.
Après la question d’une spectatrice lui demandant pourquoi lier la fiction et le réel par le biais d’un conte et ne jamais utiliser le mot « Juif » dans le film, le réalisateur a répondu que « la force d’un conte, en créant des archétypes d’humains, c’est qu’il parle à tout le monde, pas seulement aux Juifs. Même si le monde s’écroule autour, on peut [...] faire des bons choix. La force de ce conte est dans cette simple idée là et j’espère que plein de gens peuvent se raccrocher à cette idée. Il n’y a ni le mot “juif” ni le mot “nazi” mais je crois que tout le monde sait quand même de quoi on parle ».
De nombreux spectateurs ont partagé le sentiment que la force de ce film existe dans la suggestion de ce qui s’est passé, grâce au fait que c’est un film d’animation et que les termes « juif » et « nazi » sont absents. Cela permet à chacun de se faire son propre jugement et de recevoir le film au niveau où il souhaite.
Yonathan Arfi, Président du Crif, présent lors de l’avant-première a félicité le réalisateur à la fin de la séance de questions-réponses pour sa tribune publiée dans Le Monde en août 2024 intitulée « Pourquoi j’ai le sentiment que les juifs sont les ennemis les plus cool à détester ? ». Le réalisateur s’y confie sur son sentiment « que de plus en plus de gens ont de moins en moins de problèmes avec l’antisémitisme » et sur la montée de ce phénomène dans le monde depuis le 7 Octobre 2023.
Pierre-François Veil, Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah était présent, aux côtés du président du Crif.
« La Plus Précieuse des Marchandises » est un film extrêmement fort et émouvant qui mêle poésie et espoir au cœur de l’Histoire. Il sera en salle à partir du 20 novembre 2024.
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