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Ariel Amar, membre du bureau exécutif, représentait le Crif lors de la cérémonie d'hommage à Yohan Cohen, Yohan Cohen, victime de l'attentat de l'Hyper Cacher du 9 janvier 2015.
« Cher Famille, Cohen, Hattab, Chère Rosa Bittoun,
Monsieur le sous-Préfet Dominique Lepidi,
Monsieur le député Dominique Da Silva,
Monsieur le Maire, Patrick Haddad et son équipe,
Monsieur le Grand Rabbin, Laurent Berros,
Monsieur le Président du Consistoire centrale, Elie Korchia,
Monsieur le Président de la communauté juive de Sarcelles, Moïse Kahloun,
Mesdames Messieurs les conseillers régionaux,
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités,
Aujourd'hui, nous nous rassemblons pour honorer la mémoire de Yohan Cohen, originaire de Sarcelles, qui tout comme Yoav Hattab, est mort en héros en s’opposant à un terroriste armé, je me dois d’associer également la mémoire de Philippe Braham et François-Michel Saada, tous tombés le 9 janvier 2015, lors de l’attaque terroriste de l’Hyper Cacher à la Porte de Vincennes.
Ces hommes ne sont pas seulement des noms, ce sont nos héros, et leur mémoire doit être une leçon qui nous exhorte à dessiller nos yeux.
Je me tiens ici devant vous également, en tant que témoin, j’étais présent devant l’Hyper Cacher pendant toute la durée de la prise d’otage, j’ai accompagné les familles des victimes et les corps des victimes jusqu’à Givat Shaul.
J’ai observé la très grande souffrance des familles et leur immense dignité.
Les commémorations comme celles de ce soir sont un appel à la mémoire des victimes, à la mémoire commune des évènements, à leur compréhension mais également un appel à tirer des leçons et un appel à la vigilance.
La séquence d’attentats qui a frappé la France les 7, 8 et 9 janvier 2015, les journalistes de Charlie hebdo, la policière de Montrouge, l’Hyper Cacher, a été une sombre prémisse, un avertissement que les Juifs ne seraient désormais plus les seules cibles de l'islamisme radical, touchant ainsi notre société de manière plus profonde, plus générale et je dirais même plus aléatoire.
Leur sacrifice rappelle cruellement que le terrorisme islamiste ne connaît pas de frontières et n’a besoin d’aucune justification.
En France depuis 2015 le terrorisme n’a cessé de frapper ; nos jeunes au Bataclan, des fonctionnaires à Magnanville, des familles et des touristes sur la promenade des Anglais à Nice, des hommes d’église à Saint-Étienne-du-Rouvray, des professeurs ; Samuel Paty et plus récemment Dominique Bernard… la liste est trop longue pour pouvoir être citée ici devant vous, personne n’a été épargné, le terrorisme est aveugle !
La guerre, que mène Israël n’est pas une guerre entre juifs et musulmans, ni même entre Israéliens et Palestiniens.
Israël, depuis le 7 octobre, se bat contre le terrorisme pour sa survie, pour protéger ses citoyens, pour ramener les otages, pour éradiquer les infrastructures locales du Hamas afin les mettre hors d’état de nuire, mais ne nous trompons pas, dans l’après-guerre il relèvera de la responsabilité de chaque État de s'engager à lutter contre l'idéologie terroriste, où qu'elle émerge avec une tolérance zéro.
Certains, aveuglés par leur antisémitisme profond, au point de ne pas réaliser le danger imminent qui les guette aussi, se permettent de justifier ces massacres d’une barbarie inédite.
Non, le terrorisme ne doit en aucun cas devenir une arme conventionnelle, car cela remettrait gravement en question notre civilisation toute entière et nos démocraties.
En hommage à Yohan Cohen, à Yoav Hattab et à toutes les victimes du terrorisme, nous avons tous le devoir de nous engager, chacun de nous, chacun à son niveau, à combattre cette idéologie destructrice et mortifère.
Au Crif, nous continuerons sans relâche à lutter contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et d’antisionisme tant qu’il y aura en France des Juifs qui seront obligés de raser les murs pour se sentir en sécurité.
J’ai une pensée très émue pour Samuel Sandler qui vient de nous quitter mais qui avait cessé de vivre depuis ce jour du 19 Mars 2012.
Avec une dignité hors du commun il faisait vivre la mémoire de ses enfants et petits-enfants, Jonathan, Arié et Gabriel lâchement assassinés par un terroriste islamiste.
J’en profite pour saluer publiquement le travail remarquable de notre délégué du Crif pour le Val-d’Oise, Monsieur René Taieb qui travaille sans relâche pour toujours améliorer les relations intra et intercommunautaires de manière proactive.
Nous sommes tous, co-responsables de notre avenir, travaillons ensemble pour préserver la paix.
Je formule le vœu que la mémoire des victimes soit le catalyseur d'un monde libéré de l'emprise dévastatrice du terrorisme.
Je vous remercie. »
Ariel Amar, membre du bureau exécutif du Crif