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5 septembre 1972, JO de Munich
La délégation israélienne prise pour cible
Une semaine après le début des Jeux Olympiques de Munich, le 5 septembre 1972, à quatre heures du matin, huit hommes armés s'infiltrent dans le village olympique. Ils gagnent le bloc 31 où dort la délégation israélienne et pénètrent en force dans les appartements.
Sur les quinze sportifs présents, deux sont tués en tentant de résister aux intrus, un troisième parvient à s'enfuir en arrachant une fenêtre, un quatrième s'échappera un peu plus tard. Onze otages restent aux mains du commando.
Ces hommes se réclament d'un groupe terroriste palestinien appelé « Septembre Noir ». Ils sont affiliés à l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) de Yasser Arafat. Ils lancent un ultimatum à Israël : s'ils n'obtiennent pas la libération de 234 prisonniers palestiniens, ils exécuteront les otages. Peu leur importe les sommes astronomiques proposées par les négociateurs allemands.
« On apprend alors que les sportifs israéliens avaient reçu des menaces, deux jours plus tôt. Ils avaient réclamé la protection de la police. On leur aurait, paraît-il, répondu que ce n'était pas dans les choses possibles, la police de Munich étant entièrement au service des Jeux. Pas de personnel disponible... »1.
Une négociation bâclée, un carnage sanglant
Dans l'après-midi, les terroristes sont encore retranchés avec leurs otages dans le village olympique. Le président du Comité international olympique presse les autorités allemandes d'entraîner les ravisseurs et leurs otages hors de l'enceinte olympique.
À la hâte, on négocie avec les terroristes leur départ pour l'Égypte. Les membres de Septembre Noir et leurs otages sont transférés par hélicoptère sur un aéroport militaire, à 25 kilomètres de Munich, un avion les y attend pour décoller, aux dires des autorités. Mais en réalité il s'agit d'un traquenard. Une fois le commando sur le tarmac, l’assaut est donné. C’est un véritable carnage.
Trois des terroristes sont immédiatement abattus. Les autres, assaillis, ont le temps de jeter une grenade dans un hélicoptère et de tirer dans le second où sont attachés leurs prisonniers. Tous les otages israéliens sont tués. Un policier allemand meurt au cours des échanges de tirs. Trois autres terroristes restent aux mains des policiers. Le bilan final est lourd: dix-sept morts dont onze otages israéliens.
Les négociations et l'assaut lancés pour libérer les otages illustrent de façon dramatique les maladresses et l'amateurisme de la police allemande. Mauvais renseignements, absence de liaisons radio avec les tireurs d'élite, ceux-ci n'avaient même pas d'instrument à visée nocturne alors que l'assaut a été donné la nuit.
Quelle justice ?
Deux jours plus tard, Israël lance l'opération "Colère de dieu", une série d’attaques en représailles contre des responsables et plusieurs dignitaires palestiniens au Moyen-Orient.
Mais le drame ne s'arrête pas là. Le 29 octobre 1972, un Boeing 727 de la compagnie aérienne Lufthansa est détourné par trois membres de Septembre Noir après son décollage de Beyrouth. Les terroristes exigent une rançon et la libération de leurs trois collègues de Munich ! Sitôt dit, sitôt fait. L'avion est autorisé à atterrir à Munich et à en repartir avec les trois terroristes en direction de la Libye. Israël n'aura de cesse qu'ils soient éliminés. Ses agents secrets arriveront à en tuer deux.
1 - Article du Figaro : 5 septembre 1972 : sanglante prise d'otages aux JO de Munich