Lu dans la presse
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Publié le 8 Février 2022

France - Lutte contre la haine en ligne : "Nous voulons contraindre les réseaux sociaux à répondre à la justice"

Les ministres européens de la Justice se réunissent ce jeudi à Lille pour renforcer la lutte contre la haine en ligne et le harcèlement. Il s'agit de contraindre les plateformes comme Google, Twitter et Facebook à collaborer avec la justice, a expliqué Eric Dupond-Moretti sur France Bleu Nord.

Publié le 4 février sur France Bleu

Les ministres européens de la Justice se réunissent ce vendredi matin à Lille pour renforcer la lutte contre la haine en ligne et le harcèlement. Ils vont recevoir des représentants des grandes entreprises du numérique comme Google, Twitter ou Méta (ex Facebook). "Nous voulons contraindre les plateformes à nous répondre dans un délai de dix jours quand il y a une extrême urgence", a expliqué le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti ce vendredi matin sur France Bleu Nord.

Le garde des Sceaux a pris l'exemple d'une adolescente de 13 ans harcélée par un pervers sexuel sur Facebook. "Qui est cet homme qui la harcèle? Pour le savoir, il faut que les juges le demandent à Facebook aux Etats-Unis. Les Etats-Unis ont une législation qui n'est pas la législation européenne. Il faut parfois un an et demi pour que nous obtenions une réponse, quand nous l'obtenons. Ce que nous voulons, c'est contraindre les plateformes, dans le cadre d'une législation européenne, à répondre dans un délai de dix jours quand il y a une extrême urgence", a précisé Eric Dupond-Moretti, ajoutant que "Tous les magistrats européens attendent ce texte avec impatience et l'exemple que je vous ai donné illustre la nécessité que nous avons à avancer sur ce sujet".

"Les grands groupes ont la conscience des grands groupes, mais nous, nous avons l'intérêt général à préserver. Et nous souhaitons imposer un cadre clair européen pour contraindre les grands groupes à donner à la justice des réponses", a-t-il martelé. 

Mieux coordonner les alertes enlèvement

Les ministres européens de la Justice veulent aussi améliorer le dispositif des alertes enlèvement. "Il y a 17 pays de l'Union européenne qui ont déjà ces alertes enlèvement. Mais si le ravisseur franchit la frontière, ce n'est pas trop compliqué ici dans la région, il faut une coordination pour qu'il y ait le déclenchement de cette même alerte enlèvement en Belgique  et dans tous les pays de l'Union. Les ravisseurs jouent avec les frontières et nous souhaitons coordonner ces alertes enlèvement pour plus d'efficacité", a précisé Eric Dupond-Moretti.