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Publié le 8 janvier dans Le Parisien
Dès qu’elle évoque la mort brutale de Clarissa Jean-Philippe, sa voix s’étrangle. Et ce samedi, la gorge de Claude Favra s’est à nouveau nouée quand, pour les besoins de l’hommage officiel, elle a rembobiné le fil des événements de ce tragique 8 janvier 2015, jour où policière municipale de Montrouge a été abattue, avenue Pierre-Brossolette, par le terroriste Amedy Coulibaly.
Micro en main, la première adjointe a eu la lourde tâche d’ouvrir, sous une pluie fine, la cérémonie d’hommage organisée, comme tous les ans à la même date, pour saluer la mémoire de la policière municipale de 26 ans. Une responsabilité que le maire, Étienne Lengereau, astreint à l’isolement, n’a pas pu assumer.
Émue aux larmes, Claude Favra est donc revenue - devant Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur - sur « cette funeste matinée » au cours de laquelle Clarissa Jean-Philippe, appelée pour intervenir après un simple accident de la circulation, a été prise pour cible par Amedy Coulibaly. « Elle devait juste sécuriser les lieux après un banal accrochage, regrette encore l’élue. Mais elle a malheureusement croisé la route de ce terroriste, et une simple intervention a fini en tragédie. »
Face à la famille de la policière municipale, à Laurent Hottiaux, préfet des Hauts-de-Seine et à un parterre de parlementaires, la première adjointe de Montrouge a ensuite détaillé « l’effroi » et « le choc profond » ressentis alors par toute une ville. Une émotion qui se propagera vite à travers tout un pays abasourdi par la tuerie de Charlie Hebdo et la traque des frères Kouachi.
« Clarissa est tombée sous les balles de ceux qui ont la haine de notre République, de notre liberté et de nos valeurs » a déclaré pour sa part Marlène Schiappa, rappelant l’itinéraire criminel qui fut celui de Coulibaly après son « geste glacial ». Itinéraire stoppé le lendemain par les policiers de la BRI suite à la prise d’otage de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes où le terroriste fera quatre nouvelles victimes. « Clarissa faisait partie de ces hommes et ces femmes qui se trouvent en première ligne contre la menace terroriste, a rappelé la ministre, avant de déposer une couronne de fleurs devant la stèle installée avenue Pierre-Brossolette. Il faut que son exemple demeure une source d’inspiration… »
Un discours que la famille de Clarissa a apprécié comme l’explique Wilfried, son frère. « Pour nous, c’est une date qui ravive des souvenirs forcément douloureux, glisse-t-il avec pudeur. Mais entendre tous ces mots fait du bien, c’est le signe que la mémoire de Clarissa vit toujours, même sept ans après. »