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Le président du Crif, Francis Kalifat, a tout d’abord remercié Maram Stern d'avoir accepté l'invitation de la Commission et rappelé que le Crif est l’institution représentant la France au sein du Congrès Juif Mondial.
Yonathan Arfi, vice-président du CRIF et président de la commission des relations internationales du Crif, a ensuite salué en Maram Stern un compagnon de route du Crif et un interlocuteur privilégié depuis de nombreuses années, dont la connaissance du judaïsme français est particulièrement appréciée.
Avant de laisser la parole à Maram Stern, le président de la commission a tenu à rappeler la mémoire d'Ady Steg, décédé quelques jours plus tôt. Ancien président du Crif, il a été un grand représentant du judaïsme français, par les postes qu’il a occupés mais aussi, au-delà, par son engagement personnel.
Maram Stern a salué à son tour la mémoire d’Ady Steg et évoqué des souvenirs partagés avec lui, notamment de ses voyages aux Etats-Unis. C'était "une des plus grandes personnalités du monde juif" a-t-il déclaré.
Maram Stern est ensuite revenu sur son parcours au Congrès Juif mondial. Après un engagement au sein de l’Union européenne des étudiants juifs, il a en effet rejoint le Congrès Juif mondial il y a 32 ans. Il définit aujourd’hui l’objectif de sa mission au WJC de manière simple : faire en sorte que la communauté juive soit entendue, et montrer que les Juifs font partie intégrante des sociétés au sein desquelles ils vivent.
Maram Stern se donne également pour mission de faire comprendre à la société que le problème qu’est l’antisémitisme n'est pas uniquement le problème des Juifs, situant son engagement dans les pas de ceux de Ronald Lauder, président du Congrès Juif mondial depuis 12 ans, qui a orienté l’action du WJC vers la lutte contre l’antisémitisme, présent, sous des formes variées, partout dans le monde.
Selon Maram Stern, les décisions politiques ne sont pas assez fortes, ni assez intransigeantes dans leur volonté d’interdire et dans la condamnation des propos et des actes antisémites. Le problème se pose notamment avec les réseaux sociaux, y compris les plus récents tels que TikTok. Certaines plateformes sont dangereuses comme Telegram. "Nous cherchons encore le moyen de réveiller davantage les politiques pour les inciter à combattre cela et à réfléchir avec elle à COMMENT, afin que les plateformes interdisent tout ce qui est antisémite, y compris lorsque cet antisémitisme se présente sous le masque de l’antisionisme".
Suite à la présentation de Maram Stern, les membres de la Commission ont pu échanger avec lui et l'interroger.
À la question : Vu du Congrès Juif Mondial, est-ce qu’on croit à l’avenir du judaïsme européen, quel regard porte-t-on sur le judaïsme européen et ses défis ? Maram Stern répond que plusieurs défis sont à relever pour le judaïsme européen. Au-delà des questions d’antisémitisme, il a notamment précisé qu’il existe des problèmes liés à la cacherout encore la circoncision dans plusieurs pays. Selon lui, le judaïsme européen souffre également d’un manque de connaissance de son histoire par les sociétés européennes. Soulignant la richesse et l’ancienneté de la présence juive en Europe, Maram Stern a notamment rappelé que l'Allemagne célèbre cette année les 1 700 ans de la présence du judaïsme sur ses terres.
En ce qui concerne la lutte contre l’antisémitisme sur les réseaux sociaux, qu’en est-il ?
Il y a eu des progrès, beaucoup de changements, notamment grâce à Ronald Lauder. Maintenant le Congrès Juif mondial a de réels interlocuteurs au sein de chacun des réseaux sociaux, notamment Facebook. Les débuts avec TikTok ont été compliqués car nous avons eu du mal à trouver des interlocuteurs, mais depuis la prise de contact, nous avons noté une réelle évolution. Ils commencent à comprendre l’importance de cette question. Mais Maram Stern insiste sur le fait que pour voir un changement, il faut que les politiques prennent leurs responsabilités face aux réseaux sociaux qui ne feront rien pour s’autoréguler seuls, sans pression politique ou judiciaire.
La situation de l'antisémitisme est critique dans les universités américaines ...
Aux Etats-Unis, l'antisémitisme dans les universités est effectivement un phénomène dangereux auquel le Congrès Juif mondial attache beaucoup d’importance. Un groupe de travail est dédié à l’étude de ce phénomène et à la lutte contre l’antisémitisme sur les campus universitaires où il est très présent. Il faut comprendre qu'un campus est un village. Les gens se fréquentent beaucoup, ils vivent tous en communauté et les étudiants juifs peuvent souffrir du fait d’être une toute petite minorité. Il faudrait former les enseignants à repérer l’antisémitisme pour mieux le désamorcer.
En conclusion, Maram Stern a souligné l'importance du rôle du CRIF et appelé au renforcement du lien entre le Crif et le Congrès Juif Mondial.