- English
- Français
Publié le 11 février dans Le Figaro
«Dans notre société le racisme et l'antisémitisme se traduisent aussi trop souvent par de petits gestes sales, inadmissibles, des intonations blessantes, des propos humiliants, des signes abjects qui peuvent blesser autant que des coups ou des insultes», a déclaré le premier ministre à Matignon en décernant le prix Ilan Halimi. «Ce racisme ordinaire, cette haine furtive, cet antisémitisme rampant, sont insupportables, la société et la République n'en veulent pas», a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron doit donner vendredi le coup d'envoi de la plateforme «Anti Discrimination» annoncée en décembre, qui permettra de signaler des cas de discrimination par internet et par téléphone, au 3928. Gérée par le Défenseur des droits et des associations, elle comprendra une dizaine de juristes spécialisés.
Le prix Ilan Halimi, qui récompense des jeunes ayant œuvré contre les préjugés et les stéréotypes racistes et antisémites, a été mis en place au niveau national en 2019. Son nom est un hommage au jeune juif de 23 ans torturé à mort il y a 15 ans par «le gang des Barbares» qui pensait pouvoir extorquer de l'argent à sa famille. Il a récompensé cette année cinq internes du lycée La-Bruyère-de-Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) pour leur campagne de communication «Tous égaux sous le masque», une série d'émissions de radio et une campagne multimédia, réalisées dans leur établissement. «Preuve que les réseaux sociaux peuvent diffuser autre chose que la bêtise et la haine», a taclé le chef du gouvernement.
Selon un bilan du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ) publié fin janvier, le nombre d'actes antisémites est en baisse en 2020. Mais le nombre d'agressions violentes recensées, 44, est resté identique à celui de 2019, malgré trois mois et demi de confinement. Selon ce rapport, l'année 2020 a été marquée par une hausse des paroles antisémites sur les réseaux sociaux, avec notamment la prolifération des thèses complotistes désignant les Juifs comme instigateurs de la crise sanitaire mondiale de Covid-19.