Les réactions n’ont évidemment pas tardé et le Mouvement des jeunes socialistes azuréens en a même appelé au ministre Christian Estrosi par le biais d’une lettre ouverte demandant au président de l’UMP 06 de réagir vis-à-vis de ces propos « plaçant M. Peyrat en dehors du champ républicain, préférant les partis xénophobes et prônant le rejet de l’autre ». Même réaction de la part de Patrick Allemand, vice-président socialiste de la région PACA, qui dénonce « un passé frontiste sur lequel Jacques Peyrat s’était fait très discret ces dernières années, ce qui pourrait être l’indicateur d’un changement de stratégie. Dans Nice Premium (14 janvier), le député UDF des Alpes Maritimes, Rudy Salles, dit avoir pris connaissance des propos de Mr Peyrat : « Cela ne m’étonne pas. Il n’a jamais d’ailleurs accepté de renier son passé au Front National (jusqu’en 1995). Si Jacques Peyrat avait été un membre de l’UDF, il aurait déjà été écarté, comme en son temps Charles Million. Cette vieille amitié avec ses anciens amis est particulièrement flagrante lors du conseil municipal. On voit très bien qu’il y a de plus en plus de connivence avec le représentant FN. » Rudy Salles ajoute : « Nous sommes dans une situation inédite. C’est la première fois en France qu’un élu UMP déclare sa flamme à un parti d’extrême droite ».
Dans ce même entretien, Rudy Salles souligne l’absence de réaction du parti de Nicolas Sarkozy : « Je suis surpris par ce silence, mais ce n’est pas mon problème. »
La communauté juive condamne les propos de Jacques Peyrat
Les responsables communautaires ont réagi, indique l’hebdomadaire Actualité juive, dans son édition du 18 janvier 2007. Maître Martine Ouaknine, présidente régionale du CRIF, n’est pas « surprise » : « Seuls les gens qui pensaient que Jacques Peyrat avait changé le sont. C’est un homme de convictions. Il prouve qu’il est resté fidèle à ses convictions. Cette déclaration refroidit nettement la qualité des relations cordiales qui avaient pu être établies. »
Joseph Bénichou, ancien Président du Consistoire, qui avait participé en 2005 à un voyage en Israël dans le cadre du nouveau jumelage entre Nice et Netanya pense que « cette équation ne se posera pas » mais se dit « surpris de cette réponse d’autant que Jacques Peyrat appartient à une famille politique, l’UMP ». Enfin, le Grand Rabbin David Shoushana analyse ainsi l’attitude du maire de Nice : « Je crois qu’entre le mal et le pire, Jacques Peyrat choisit, selon lui, le mal. Mais peut-on faire des compromis avec le mal ? Je ne le pense pas ».
Marc Knobel
Note :
- Nous reproduisons ci-après l’article qui le concerne dans l’encyclopédie en ligne Wikipedia :
Jacques Peyrat est issu d’une famille de militaires. En
1946, la famille Peyrat s’installe à
Nice, où il poursuit ses études de
droit et de
lettres.
À son retour à la vie civile, il intègre le monde socioprofessionnel. Son dévouement à la présidence de groupements parachutistes et aéronautiques lui vaut la médaille d’argent de la jeunesse et des sports.
En
1962, il débute une carrière politique, d'abord au
CNI, puis chez les Républicains indépendants de
Valéry Giscard d'Estaing, comme conseiller municipal de
Nice auprès de Jean Médecin. Parallèlement, il s’engage dans le métier d’avocat, avec une spécialisation en droit pénal.
En 1995, Jacques Peyrat quitte le FN et est élu maire de Nice, sous l’étiquette « Divers droite »; il sera réélu en 2001.
Il est également membre du Conseil supérieur de la réserve militaire et membre de la
Haute Cour de justice.