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Francis Kalifat a débuté l'entretien en rappelant que les Juges constituent une articulation essentielle dans la lutte contre l'antisémitisme.
Il a ensuite fait un point de situation sur l'antisémitisme en France. Il a notamment exprimé un sentiment de frustration par rapport aux condamnations pour actes, insultes et violences antisémites. Il semble en effet que les condamnations ne soient pas dissuasives et apparaissent parfois comme des invitations à récidiver. Elles ont en tous cas pour conséquence de participer au sentiment d'insécurité ressenti par beaucoup de Français juifs.
Céline Parisot a pris note de cette impression, qu'elle ne partage pas, n'ayant pas l'impression que les délits d'antisémitisme soient moins bien traités par les magistrats que les autres délits.
Sur le sujet de l'antisémitisme, Francis Kalifat a par ailleurs précisé que le décompte des violences et menaces antisémites, telles que recensées par le Ministère de l'Intérieur, montre que les délits antisémites représentent près de la moitié de la totalité des délits racistes et antisémites, alors qu'elles visent une population qui représente moins de 1% de la population nationale.
La discussion a ensuite porté sur la loi sur la presse de 1881. Francis Kalifat soutient que la Loi de 1881 doit protéger les journalistes dans l'exercice de leur métier, mais ne doit en aucun cas constituer une protection de délits de racisme et d'antisémitisme sur les réseaux sociaux. Céline Parisot s'est dite favorable à l'étude d'une modification en ce sens.
Sur la question des statistiques des condamnations pour faits d'antisémitisme, réclamées depuis des années par le Crif, Céline Parisot répond que cela est la conséquence de manque de moyens de la Justice.
Evoquant enfin les violences et la haine dans la société et sur les réseaux sociaux, le Président du Crif et la présidente de l'USM ont convenu que le rappel à la loi ne pouvait pas être une mesure suffisante, surtout pour des multirécidivistes.
Comprenant l'inquiétude des Français juifs, Céline Parisot estime que la question pourrait faire l'objet d'une étude statistique particulière sur les discriminations par l'IHEJ, l'Institut des Hautes Etudes sur la Justice.
Le Président du Crif et la Présidente de l'USM ont convenu de reprendre leur échange en présentiel dès que les conditions le permettront. Ils ont également prévu de se revoir régulièrement pour approfondir les questions évoquées lors de ce premier entretien.