Lu dans la presse
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Publié le 6 Juillet 2020

France - Remaniement: ce que l'on sait des annonces de ce lundi

Ceux qui ont dit "non", ceux qui en veulent davantage, le calendrier et les périmètres d'action... voici les rares certitudes autour du remaniement tant attendu.

Publié le juillet dans le Huffington Post

Nouvelle équipe pour une nouvelle politique? Le premier gouvernement de Jean Castex devrait être dévoilé ce lundi 6 juillet, soit trois jours après le départ d’Édouard Philippe de Matignon. Selon l’Élysée, le nouveau tandem exécutif a travaillé tout le week-end au casting de ce nouveau collectif. 

A la mi-journée, le président de la République et le premier ministre déjeunaient ensemble pour finaliser cette équipe.

Elle sera chargée de mener à bien le nouveau cap fixé par Emmanuel Macron dans les jours à venir. Mais avant l’annonce officielle des ministres et de leurs affectations, les rumeurs continuent de fleurir. Notamment parce que ce remaniement pourrait être le dernier d’ampleur avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron

Le HuffPost a résumé, ci-dessous, les contours clairs et certains de ces annonces: ce qui a été annoncé par l’exécutif, son entourage ou les principaux intéressés eux-mêmes.

Gros bouleversements

  • Castex pas fan des “superministres”

Le chef de l’État et son nouveau Premier ministre entendent former un nouveau gouvernement composé d’“une vingtaine de ministres et de ministres délégués”. Soit le même nombre que l’équipe dirigée par Édouard Philippe qui comptait 16 ministres et trois ministres délégués.

L’hypothèse selon laquelle le futur gouvernement serait organisé en quelques pôles très puissants a pris du plomb dans l’aile. Répondant aux rumeurs sur une équipe resserrée autour de grands pôles principaux, Jean Castex a affirmé au JDD ne “pas être sûr que des périmètres trop étendus soient forcément la garantie d’une plus grande efficacité”.  

  • Quelle place pour l’écologie?

Si de “gros bouleversements” sont à prévoir, selon les mots d’un proche du chef de l’État, une question agite les défenseurs de l’environnement: quelle place pour la Transition écologique? “Le temps est venu de faire un choix franc”, a exhorté dimanche l’ex-ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot, qui avait claqué la porte du gouvernement en 2018. Un temps évoqué dans la presse, l’idée d’un vice-premier ministre de l’écologie n’a de son côté pas franchement emballé le patron du MoDem François Bayrou.  

  • Le cas Castaner

C’est l’une des principales inconnues du nouveau gouvernement, et sans doute l’une des plus commentée: Christophe Castaner sera-t-il oui ou non confirmé à l’Intérieur? Et si ce n’était pas le cas, se verra-t-il offrir un autre ministère? Sans répondre directement à la question, Jean Castex a déclaré dimanche soir, après avoir dîné avec le chef de l’État, que le ministre de l’Intérieur serait nommé “sur (s)a proposition”. Avant de se rendre ensuite au commissariat de La Courneuve pour affirmer “son soutien” aux policiers, très remontés contre l’actuel locataire de la place Beauvau. 

Un gouvernement en deux temps 

  • Pas de secrétaires d’État tout de suite

Pour son gouvernement de “mission” et de rassemblement”, comme Emmanuel Macron l’a annoncé dimanche sur Twitter, Jean Castex comptera donc sur une vingtaine de ministres et plusieurs secrétaires d’État. Les noms de ces derniers ne devraient pas être dévoilés ce lundi. L’entourage du président de la République a assuré qu’il y aurait “de nouveaux talents” et “des personnalités venues d’horizons différents”.

  • Le calendrier des discours

Après ces premières annonces lundi, Jean Castex rencontrera dans la soirée les parlementaires de la majorité. Et contrairement à ce qu’il avait dit lors de son intervention au journal de TF1, le Premier ministre ne fera pas son discours de politique générale dans la semaine. Il devra attendre la deuxième quinzaine de juillet, une fois la nouvelle intervention présidentielle passée. Emmanuel Macron a choisi le 14 juillet pour s’adresser aux Français; il le fera à la télévision. 

Ce sera sans eux

  • Laurence Tubiana

Bien malin celui qui peut donner les bribes du casting gouvernemental. En revanche, on connaît déjà le nom de quelques personnalités pressenties qui n’entreront pas dans cette équipe. C’est le cas de Laurence Tubiana, la cheville ouvrière de la COP21 de Paris. “Je ne crois plus à la politique des petits pas”, a-t-elle souligné samedi, expliquant ne pas avoir eu “de contacts” avec Emmanuel Macron ou son entourage: “il me semble que je suis plus utile là où je suis et en étant vigilante sur la mise en œuvre des pistes” avancées par la Convention citoyenne dont elle fut l’une des deux animatrices.

  • Valérie Rabault

Contrairement à Laurence Tubiana, la patronne des députés socialistes Valérie Rabault dit avoir été contactée. Et “la réponse est non”, car “un débauchage ne constitue pas une politique”. Et si des socialistes entraient au gouvernement, “ils s’inscriraient en dehors du parti”, a-t-elle prévenu dimanche sur Radio J.

  • Yannick Jadot, David Cormand et les ténors EELV

Les responsables d’EELV ont assuré dès le lendemain de leur succès aux élections municipales qu’aucun membre du parti n’entrerait au gouvernement. L’eurodéputé et ex-secrétaire national du parti David Cormand assurait par exemple sur Public Sénat qu’“il n’y aurait pas d’EELV dans le gouvernement”, en faisant valoir que “le centre de gravité de la majorité actuelle ce n’est pas l’écologie, ce n’est pas le social”. Yannick Jadot a ensuite confirmé ce refus au cours de la semaine.

  • Les ténors de la droite LR 

Les Républicains sont tiraillés et certains entreront sans doute au gouvernement. Ce qui ne sera pas le cas des principaux ténors du parti. “Sûrement pas; enfin pour ce qui me concerne sûrement pas!”, s’exclamait par exemple mardi le secrétaire général, Aurélien Pradié sur Public Sénat. Quant aux autres responsables de LR, “je n’en sais rien, et si c’est le cas, je les plains”, ajoutait-il.

“Je n’ai aucun contact, rien initié”, expliquait de son côté, mollement, le patron des députés de la formation de droite à l’Assemblée nationale Damien Abad. “C’est un choix individuel” et “chacun prendra ses responsabilités”, expliquait-il mercredi, martelant croire cependant en “la force du collectif”.

  • Le cas Ségolène Royal

L’ex-ministre socialiste Ségolène Royal a assuré pour sa part avoir été contactée, ajoutant qu’une participation à ce gouvernement n’aurait de “sens” que si elle pouvait mener une politique “plus sociale, plus écologiste, plus démocratique”. Face au démenti d’une source proche du chef de l’État, elle a fourni à l’AFP des échanges SMS qu’elle dit avoir eu avec le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. 

Ils en veulent davantage

  • Gérald Darmanin

Si le gouvernement devait être remanié en profondeur, certains ministres devraient toutefois conserver leur place. Et plusieurs d’entre eux pourraient même être confortés. En tout cas, Gérald Darmanin le souhaite. Dès le 23 mai, le ministre de l’Action et des Comptes publics expliquait au JDD vouloir “peser.” Comprendre: obtenir un ministère plus prestigieux ou plus large.

  • Marlène Schiappa

Pas les mêmes mots, mais le même combat pour Marlène Schiappa. Le 6 juin, elle expliquait dans un entretien au Parisien vouloir “faire plus et donc porter davantage de choses” au sein du gouvernement. Le tout en lorgnant sur un large ministère de la Famille?