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Publié le 10 décembre dans Le Figaro
#Hommage - Il y a un an, le 11 décembre 2018, la ville de Strasbourg était plongée dans l'effroi, suite à un attentat, tuant alors 5 personnes en plein cœur du marché de Noël.
N'oublions pas les victimes, rendons leur hommage pic.twitter.com/0jzAZElG2U
— CRIF (@Le_CRIF) December 11, 2019
Strasbourg : Ce mercredi, à 19 h 50, les cloches de toutes les églises de Strasbourg et des communes alentour sonneront. Les habitants sont invités à mettre des bougies aux fenêtres. Il y a un an, au même moment, Chérif Chekatt venait de frapper ses premières victimes, à deux pas du marché de Noël. Il était entré dans la Grande-Île avec un revolver et un couteau, après avoir passé sans difficulté le dispositif de sécurité. À l’issue de son itinéraire meurtrier, le terroriste islamiste laissera à terre cinq morts - Bartek Orent-Niedzielski, musicien d’origine polonaise, Antonio Megalizzi, journaliste italien, Pascal Verdenne, jeune retraité alsacien, et Anupong Suebsaman, le touriste thaïlandais, qui ont eu le malheur de croiser sa route - et dix blessés.
«Pour ce premier anniversaire, nous avons voulu une commémoration sobre. Le programme officiel a été coproduit avec les victimes et les familles. Même s’il ravivera des souvenirs douloureux pour elles», observe Roland Ries, qui accueillera dans l’après-midi le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Une stèle transparente, dessinée par les victimes et créée par un artiste local, sera dévoilée place de la République, où des enfants de l’école voisine planteront un jeune chêne. Le représentant du gouvernement et le maire iront ensuite à la rencontre des familles et des personnes qui avaient été blessées. Le ministre prendra la parole à ce moment-là.
À 19 heures, une cérémonie est prévue dans la cathédrale de Strasbourg. Après l’intervention du maire, les représentants des différents cultes - qui s’étaient retrouvés, il y a une semaine, au cimetière israélite de Westhoffen - liront chacun un morceau d’un même texte. Il y aura aussi de la musique, des chants de la Maîtrise de l’Opéra du Rhin et la projection de messages. «Lors des ateliers préparatifs, la cathédrale s’est imposée comme symbole de Strasbourg, avec la volonté d’être tous ensemble», témoigne Faouzia Sahraoui, psychologue formée à la gestion de crise et responsable de l’Espace d’information et d’accueil 67 (EIA 67).
Son équipe et elle ont accompagné, depuis le 11 décembre, 1660 personnes, touchées de près ou de loin par l’attentat, à commencer par les blessés et les familles endeuillées. «Certaines personnes qui ont assisté à ces scènes traumatiques y pensent toujours», explique la directrice d’EIA 67, en précisant que 317 personnes ont bénéficié d’un suivi régulier. «Des familles se sont ressoudées, mais l’attentat a aussi amplifié des fractures», a-t-elle pu constater.
L’avocat s’étonne que seule une quinzaine de personnes se soient constituées partie civile. «Elles veulent savoir comment Chekatt a pu tromper la vigilance des vigiles», explique-t-il. Peu d’entre elles revendiquent un dédommagement matériel. «Toutes les personnes que nous suivons sont d’une grande dignité. Elles disent vouloir laisser l’argent aux autres», note aussi Faouzia Sahraoui, en s’interrogeant sur «cette résilience alsacienne». Selon elle, à Strasbourg, «il n’y a pas de sentiment de haine, les victimes parlent de fraternité».
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