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Publié le 12 août dans Le Monde
Lorsque le général allemand Johann Fortner se présente en 1942 à Jozo Petrovic, le directeur du Musée de Sarajevo, il sait précisément ce qu’il vient chercher. Ses ordres sont clairs : il doit mettre la main, au nom de l’Allemagne nazie, sur la Haggadah de Sarajevo, le joyau du musée et l’un des plus précieux manuscrits hébreux du monde.
A Berlin, trois institutions concurrentes se partagent la tâche de rafler les trésors juifs à travers l’Europe : l’Einsatzstab du Reichsleiter Alfred Rosenberg, compagnon de route d’Hitler et idéologue du national-socialisme ; l’Ahnenerbe du Reichsführer Heinrich Himmler ; et le Sonderkommando Künsberg. Leur objectif, sous le couvert d’études archéologiques, anthropologiques et culturelles, est de démontrer la supériorité de la race aryenne. Autant dire que, même s’il a fort à faire avec la déportation des dix mille juifs de Sarajevo et avec la résistance communiste qui pointe son nez dans les montagnes environnantes, le général Fortner, commandant de la 718e division d’infanterie basée dans la région et mandaté ce jour-là par l’Einsatzstab Rosenberg, ne prend sans doute pas sa mission à la légère.
La Haggadah de Sarajevo est un manuscrit enluminé contenant le texte de la haggadah, le récit de l’exode des Hébreux d’Egypte, lu depuis deux mille ans à l’occasion de Pessah, la Pâque juive. La richesse et la préservation de ses illustrations font d’elle la plus précieuse Haggadah sépharade au monde.
Son histoire recèle mille mystères et se prête à autant de légendes. Même le lieu et la date de la création du manuscrit sont inconnus : ce fut probablement, d’après les experts, en Aragon, dans le nord de l’Espagne, au XIVe siècle. Les conditions de sa survie à l’Expulsion de 1492, qui vit les rois catholiques chasser les juifs d’Espagne et détruire leur patrimoine, sont également inconnues : elle a sans doute été emportée par une famille sur les routes de l’exil vers l’Orient. Des historiens ont avancé des hypothèses sur son passage à Dubrovnik ou à Salonique, sans en apporter la preuve. La seule information fiable jusqu’à sa réapparition à Sarajevo est qu’elle est passée entre les mains d’un prêtre catholique, Giovanni Domenico Vistorini, dans la région de Venise en 1609. Il a apposé sa signature sur le manuscrit, le sauvant ainsi de la censure de l’Eglise.
C’est un dénommé Josef Cohen qui apporte cette Haggadah au Musée de Sarajevo en 1894. Pauvre, il décide, la mort dans l’âme, de se séparer du livre après le décès de son père, afin de nourrir sa famille. Il la vend au musée pour 150 couronnes austro-hongroises, une misère. Le manuscrit est alors envoyé à Vienne pour être expertisé. Des conservateurs viennois concluent qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre unique en son genre, ce qui ne les empêche pas de le recouvrir d’une couverture de très mauvais goût. Au moins le livre gagne-t-il de cette expertise le nom qu’il porte encore aujourd’hui, Die Haggadah von Sarajevo. Le manuscrit hébreu retrouve ensuite sa place dans la collection du musée sarajévien, où il ne sera quasiment jamais exposé pendant un siècle.
Lorsque, en 1942, le général Johann Fortner se présente à lui, Jozo Petrovic, qui ne parle pas allemand, demande au bibliothécaire du musée, Dervis Korkut, de le rejoindre dans son bureau. La visite de l’officier allemand n’ayant fait l’objet d’aucun compte rendu officiel, le seul récit connu est celui que Dervis Korkut et sa femme Servet en ont fait après la seconde guerre mondiale.
Dervis « Efendi » Korkut est un homme qui a une certaine stature à Sarajevo. Son intégrité et son érudition lui valent la confiance du directeur Petrovic et des conservateurs. Avant de devenir le gardien des livres du musée, il a étudié la théologie islamique à Istanbul et les langues orientales à Paris. Il parle douze langues. Il aime l’histoire et les traditions. « C’était une encyclopédie vivante, et il était très respecté à Sarajevo », témoigne son fils, Munib Korkut. Cet homme pieux, droit et respectueux des autres a écrit avant la guerre un texte de mise en garde contre la montée de l’antisémitisme et célébrant la qualité des relations intercommunautaires dans sa ville.
Lorsque le général Fortner demande à voir la Haggadah, il ne peut donc guère plus mal tomber. Le directeur et le bibliothécaire du musée sont parfaitement conscients de la valeur inestimable du manuscrit. Dervis Korkut, cet homme courageux, aux profondes convictions antifascistes, a en horreur les incultes, les profanateurs et les chasseurs de trésors juifs. Il ne peut pas livrer la Haggadah aux nazis.
Dans le village de Zaton, au bord de la mer Adriatique, où il a pris sa retraite après avoir été réfugié à Paris, Munib Korkut ouvre, après avoir servi une loza (eau-de-vie de raisin) de bienvenue, une bouteille de vin blanc dalmate et rassemble ses souvenirs. « Mon père m’a raconté l’histoire de la Haggadah après la guerre, quand j’étais adolescent. Il m’a dit : “Un jour, un officier allemand est venu au musée et Jozo Petrovic est venu me chercher car il ne parlait pas allemand. L’officier a demandé à visiter le musée. Pendant la visite, il a demandé à voir la Haggadah. Alors je lui ai répondu : ‘Excusez-nous, un autre officier allemand est venu il y a deux heures et est parti avec la Haggadah.’ L’officier, furieux, est parti.” »
Qu’est devenue la Haggadah après le départ du général Fortner, qui a dû chercher longtemps l’identité de l’autre officier venu prendre le trésor ?« Mon père a ramené la Haggadah chez nous, à la maison, raconte Munib Korkut, toujours plongé dans ses souvenirs d’adolescent. Quelques jours plus tard, il l’a confiée à un hodja [imam] qui l’a cachée dans la mosquée d’un village près des monts Treskavica. Après la guerre, ce hodja est revenu lui rendre le livre et mon père l’a ramené au musée. »
A Sarajevo, mille histoires courent les rues sur le destin de la Haggadah pendant la seconde guerre mondiale. D’abord, la mosquée évoquée par Dervis Korkut serait située à Treskavica, ou à Bjelasnica, ou encore à Igman, trois montagnes voisines situées à l’ouest de Sarajevo, mais nul n’a jamais retrouvé le village, ni la mosquée, ni l’imam.
Les légendes populaires ajoutent volontiers des détails croustillants : le livre hébreu aurait été caché dans la bibliothèque de la mosquée au milieu des corans, livre saint parmi d’autres livres saints, ou il aurait été enterré dans le jardin de la mosquée au pied d’un arbre. « Dervis Korkut était un intellectuel, un érudit qui n’aurait jamais enterré la Haggadah sous un arbre », pense le rabbin de Sarajevo, Eliezer Papo, rencontré à Jérusalem.
Dervis Korkut n’était pas homme à vanter ses propres exploits et, de même qu’il n’a jamais raconté après la guerre à quiconque avoir caché et sauvé la jeune juive Mira Papo – ce qui lui vaudra le titre de « Juste parmi les nations » à titre posthume à Jérusalem –, rien n’indique qu’il ait mentionné le sauvetage de la Haggadah à quiconque en dehors de sa femme, Servet, et en une unique occasion à son fils Munib.
Les autres détails connus proviennent justement de Servet Korkut, qui a raconté l’histoire après la mort de son mari en 1969, d’abord à ses enfants, puis dans les dix dernières années de sa vie à divers visiteurs, journalistes, historiens, lorsque la Haggadah de Sarajevo est devenue célèbre dans le monde entier à l’occasion de la guerre de Bosnie (1992-1995).
Elle a notamment rencontré la journaliste et romancière australienne Geraldine Brooks qui, avant d’écrire un roman inspiré de l’histoire de la Haggadah (Le Livre d’Hanna, Belfond, 2008), a publié l’entretien dans le New Yorker (« The Book of Exodus », 3 décembre 2007). La version recueillie par Brooks correspond à celle avancée par le fils : « Mon mari est revenu à la maison pour déjeuner avec la Haggadah cachée sous sa veste. Il m’a dit : “Ne dis rien à personne. Nul ne doit savoir, ou ils nous tueront et détruiront le livre.” Cet après-midi-là, il s’est rendu à Visoko, où vivait une de ses sœurs, sous prétexte de lui rendre visite. De là, il a emporté le livre dans un village reculé des monts Treskavica, où son ami était le hodza d’une petite mosquée. La Haggadah a été cachée parmi les corans et autres livres islamiques pour la durée de la guerre. »
La fille cadette de Servet, Lamija Jaha, a vécu, entre deux exils en Israël puis au Canada, avec sa mère à Sarajevo les quatre dernières années de sa vie. Elle l’a souvent entendue raconter l’histoire aux visiteurs. Elle apporte cependant une précision qui contredit les précédentes sur un point, et pourrait expliquer le fait que le lieu d’accueil de la Haggadah n’ait jamais été retrouvé : « J’ai toujours entendu ma mère dire que mon père avait ramené la Haggadah, cachée dans ses vêtements, à la maison. Puis elle disait qu’ensuite, il l’avait confiée à un ami qui vivait dans un village près de Travnik. » Dervis Korkut étant né à Travnik, une bourgade de Bosnie centrale qui fut le pachalik (chef-lieu) de Bosnie sous les Ottomans, l’hypothèse qu’il ait confié le trésor à un ami d’enfance devenu imam n’est pas du tout invraisemblable.
L’aspect très drôle de cette histoire est qu’à Sarajevo, autant la ville déborde de légendes les plus spectaculaires les unes que les autres sur la Haggadah, autant certains professionnels du musée ne croient pas un mot du récit de la famille Korkut. Comme s’ils n’arrivaient pas à admettre que le joyau ait pu échapper à leurs prédécesseurs, d’humbles et sérieux professionnels, durant quelques années troublées. Mirsad Sijaric, l’actuel directeur du musée, qui a combattu pour la défense de la ville durant le siège avant de reprendre ses études d’histoire, balaie tous ces récits d’un revers de main. Il se veut formel : « Je suis sûr que la Haggadah n’a jamais quitté le musée. Nous avons une bibliothèque de 350 000 livres, peut-être d’environ 100 000 livres à l’époque : quel meilleur endroit pour cacher un livre ? Nous n’avons aucun document officiel prouvant que la Haggadah ait été cachée ailleurs. »
Cette opinion, fondée sur l’absence de documents d’archives, n’explique ni pourquoi Servet Korkut se souvient de son mari rapportant à la maison un livre si précieux qu’il pouvait mettre leur vie en péril, ni pourquoi Dervis Korkut, un homme taiseux et a priori intègre, aurait menti à son fils adolescent. Quoi qu’il en soit, la Haggadah de Sarajevo figure bien dans la collection du musée en 1945. Après avoir survécu à la destruction des trésors juifs en Espagne au XVe siècle, elle a échappé aux nazis au XXe siècle. Ce n’est toutefois pas la fin de son destin tumultueux…
Au printemps 1992, la guerre revient à Sarajevo. Cette fois, nul officier ennemi n’est en quête de trésors juifs, mais l’armée serbe bombarde la ville sans relâche. Sarajevo tremble, brûle, menace de s’effondrer. La Haggadah est de nouveau en danger car le Musée national se trouve en première ligne. Alors que partout autour de la ville, l’assiégeant a positionné ses canons sur les collines, à cet endroit le front descend dans le centre-ville et longe les berges de la rivière Miljacka, à la lisière du quartier de Grbavica.
Pour accéder à la première ligne, plutôt que de traverser des terrains exposés aux tirs de snipers, les défenseurs de la ville passent par les jardins du musée. Si le bâtiment austro-hongrois résiste tant bien que mal aux obus de mortier, il est néanmoins atteint, éventré, et peu à peu abandonné aux affres de la guerre. Des canalisations explosent, l’eau envahit les sous-sols. Le musée est dans un état de désolation absolue. Les traces de cinq siècles de l’histoire du pays menacent d’être effacées.
Enver Imamovic est archéologue et historien, et enseigne à la faculté de philosophie, voisine du musée. Il est le premier, au bout de deux mois de guerre, à avoir l’idée et le courage de tenter à tout prix de sauver la Haggadah de Sarajevo.
Un matin de juin, il rencontre par hasard dans une rue Hamo Karkelja, un conservateur du musée. Il lui fait part de son idée de sauvetage de la Haggadah et lui demande de l’accompagner. Tous deux savent qu’après l’épisode rocambolesque de la seconde guerre mondiale et au moins une tentative de vol durant l’ère yougoslave, la Haggadah est conservée dans un lieu tenu secret, connu du seul directeur du musée. Or ce dernier a disparu, malade et alité. Enver Imamovic a donc besoin d’un allié connaissant chaque recoin du bâtiment et les endroits où le précieux manuscrit a pu être déposé.
Les deux hommes se rendent d’abord au ministère de la culture et des sciences, où un autre professeur de la faculté de philosophie, qui fait office de ministre adjoint dans le chaos du moment, leur signe un papier donnant une sorte de caractère officiel à la mission. Puis ils vont voir un commandant de police pour lui demander de leur attribuer une unité combattante qui les aidera à parvenir jusqu’au musée, et si nécessaire à percer des coffres-forts. « L’officier de police m’a demandé : “Quel est ce putain de livre ? Vaut-il vraiment que l’on meure pour lui ?!” Je lui ai répondu qu’à mon avis, oui », raconte Enver Imamovic.
C’est ainsi qu’à l’aube du 6 juin 1992, l’historien Imamovic, le conservateur Karkelja, l’officier Hajrudin Alispahic et deux policiers partent pour le quartier de Marindvor et le musée. Les bombardements sont violents. Ils parviennent au musée vers 8 h 30 et y trouvent deux autres conservateurs ainsi qu’un gardien, Meho Mulic. Resté vivre là avec ses deux jeunes enfants, il a consacré les premières semaines de guerre à transporter, seul, antiquités et œuvres d’art des différents pavillons vers les sous-sols, à l’abri des bombes.
Les historiens commencent leur enquête par le bureau du directeur : un coffre-fort a déjà été forcé et pillé ; un policier ouvre promptement le second. Ils y trouvent des bijoux anciens en or et en argent, ainsi qu’une Haggadah. Mais Enver Imamovic, qui n’a jamais vu la vraie Haggadah de Sarajevo de sa vie, se rend vite compte, à la texture du papier, qu’il s’agit d’une reproduction.
Leur périple se poursuit dans les sous-sols, pièce par pièce, dans le noir, avec de l’eau jusqu’au-dessus des chevilles. « Puis, dans une petite pièce, j’ai vu un vieux coffre-fort autrichien », se souvient Enver Imamovic. Le policier serrurier reste démuni devant ce coffre ancien au mécanisme inconnu. Ses clés et ses outils modernes ne peuvent rien face à la robustesse austro-hongroise. Le commando improvisé d’intellectuels et de policiers attaque alors le coffre avec des burins et des marteaux. Au bout de quelques heures, vers 16 h 30, la porte cède. A l’intérieur se trouve un coffret lui-même fermé à clé. Le policier en force la serrure sans difficultés. Enver Imamovic en sort une Haggadah et en feuillette les pages à la lumière d’un briquet. Il touche le papier. « J’ai reniflé le livre et j’ai dit : “Les gars, c’est la vraie Haggadah !” »
Après une nuit sous bonne garde au quartier général de la police, la Haggadah de Sarajevo est déposée par Enver Imamovic et ses compagnons d’aventure dans un coffre de la Banque centrale, l’endroit le plus sûr de la ville assiégée, là où la nouvelle république indépendante de Bosnie-Herzégovine conserve ses trésors, son argent, et où il paraît que, certaines nuits de bombardements particulièrement violents, le président Alija Izetbegovic (1925-2003) dort quelques heures à l’abri de la guerre.
Le problème est qu’à l’époque, nul ne connaît cette histoire. Un policier est certes allé dès le lendemain prévenir les responsables de la communauté juive de la ville, Ivan Ceresnjes et Jakob Finci, que la Haggadah était sauvée, mais ils ne l’ont pas vue et n’en ont pas parlé. C’est ainsi que durant le siège, la Haggadah est de nouveau, comme pendant la seconde guerre mondiale, portée disparue, au moins pour le commun des mortels.
Les disparitions entraînant les fantasmes, et les mystères conduisant parfois aux mensonges, le sort incertain du livre sacré est allé jusqu’à faire écrire à un journaliste peu précautionneux que le manuscrit hébreu avait été vendu par le pouvoir bosniaque musulman pour acheter des armes. Les rumeurs vont si bon train que la dernière année du conflit, Ceresnjes et Finci proposent au président Izetbegovic d’autoriser une présentation publique de la Haggadah pour Pessah.
« Izetbegovic m’a demandé : “Et où est-elle, cette Haggadah ?” Je lui ai répondu : “Dans un coffre de la Banque nationale, nous a-t-on dit”, se souvient Jakob Finci. Comme il ne savait pas qui pouvait y avoir accès, il a appelé le ministre de la culture, Enes Karic, qui ne savait pas non plus. Alors il a appelé le premier ministre, Haris Silajdzic, et lui a dit de se débrouiller pour trouver la Haggadah. Silajdzic a organisé l’opération. Nous avons présenté la Haggadah à la synagogue pour Pessah en avril 1995, en présence d’Izetbegovic. »
Le précieux manuscrit arrive à la synagogue en véhicule militaire blindé. Rarement durant le siège, même pour une visite de chef d’Etat étranger, autant de forces de sécurité ont été réunies au même endroit : des soldats et des policiers des forces spéciales bosniennes, des hommes des services de la présidence, des « casques bleus » de l’ONU, des gardes de l’ambassade américaine.
Ce jour-là, beaucoup d’officiels présents, y compris parmi les dignitaires juifs, voient la Haggadah pour la première fois de leur vie. Avant que le hazzan de Sarajevo, David Kamhi, célèbre l’office religieux et dirige la prière, beaucoup ne peuvent s’empêcher de feuilleter le livre si longtemps dissimulé aux regards. L’émotion des juifs sarajéviens est palpable. Ils reprennent possession d’un trésor disparu, sauvé du bombardement du musée par un historien musulman et apporté jusqu’à la synagogue par un président musulman. C’est un moment fort du siège, une brève accalmie dans la guerre et un symbole que les relations intercommunautaires sarajéviennes ont peut-être été plus fortes que le fascisme des assiégeants.
Aujourd’hui, la Haggadah a enfin trouvé un écrin, dans la salle 37 du Musée national. Elle y est visible certains jours de visite. Il n’est plus question, comme au printemps 1995, de toucher et feuilleter le livre, protégé par un dispositif de sécurité sophistiqué. Mirsad Sijaric, le directeur, ouvre la salle et montre comment le manuscrit, déposé dans une vitrine, peut disparaître, grâce à un mécanisme spécial, et être remplacée par une reproduction en deux minutes.
L’histoire de ce manuscrit hébreu est ainsi l’histoire du lien exceptionnel entre un livre et une ville.
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