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Canicule ou pas, vous avez été nombreux, mardi 25 juin, à nous rejoindre pour écouter Marlène Schiappa parler de l'un des dossiers brûlants du quinquennat d'Emmanuel Macron : l'égalité entre les femmes et les hommes.
Egalité salariale et économique, violences conjugales, libre disposition du corps, IVG, harcèlement : depuis des années, Marlène Schiappa est sur tous les fronts. Extrêmement médiatisée, et cible de critiques particulièrement virulentes liées à son genre, ses positions politiques ou ses cheveux, elle garde le cap, et continue sa marche. Une marche qu'elle effectue depuis 2 ans aux côtés du Gouvernement d'Emmanuel Macron auquel on la sait très fidèle.
Hier soir, loin d'être en terrain conquis, Marlène Schiappa s'est volontiers prêtée à l'exercice difficile de la conférence-débat. Elle a répondu avec précision aux questions de Frédéric Haziza, chef du service politique de RadioJ qui nous a fait l'amitié d'animer la rencontre.
Avant de commencer la discussion, notre invitée a tenu à féliciter Francis Kalifat pour sa réélection à la présidence du Crif. Elle a également salué l'adhésion de l'association Beit Haverim au Crif, une association avec laquelle elle s'est réjouie d'avoir eu l'occasion de travailler.
Quand Frédéric Haziza lui demande si, en tant que femme, son ambition politique peut lui être reprochée, Marlène Schiappa répond, calmement et avec determination qu'elle ne pense pas avoir plus d'ambition que n'importe quel membre masculin du Gouvernement. Comprendra qui pourra qu'elle n'a pas pour habitude de laisser sa qualité de femme justifier son comportement ou les critiques qui lui sont adressées. Voilà qui donne le ton.
Avec éloquence, mais sans jamais user d'emphase, Marlène Schiappa s'est expliquée sur les sujets qui font l'actualité en France.
Une première série de questions a été lancée sur les problématiques féministes défendues par la Ministre. Frédéric Haziza a demandé à Marlène Schiappa ce qui avait, selon elle, changé depuis le mouvement #MeToo. Pour la Ministre, c'est un mouvement qui a avant tout permis la libération de la parole des femmes. "Tout ce qui contribue à libérer la parole des femmes est salutaire " a t-elle ajouté. Marlène Schiappa a souligné l'engagement de son Secrétariat d'Etat et du Gouvernement pour que la parole des femmes soit entendue.
#AmisDuCrif - « Nous avons lancé une plateforme afin que les femmes puissent parler avant de porter plainte » @MarleneSchiappa
— Les Amis du Crif (@AmisDuCrif) 25 juin 2019
Très présente dans l'actualité, la question de l'excision a ensuite été discutée. Marlène Schiappa a expliqué l'importance qu'elle accorde à la protection des jeunes femmes et filles françaises ciblées par le fléau de l'excision. La Ministre a rappelé qu'il était interdit par la loi d'exciser sur le sol français ou d'exciser une ressortissante française à l'étranger. Elle a également fait état d'une situation sanitaire très préoccupante dans certaines régions françaises.
#AmisDuCrif - « En Seine Saint Denis, 14% des femmes qui viennent accoucher sont excisées » @MarleneSchiappa
— Les Amis du Crif (@AmisDuCrif) 25 juin 2019
Frédéric Haziza a ensuite davantage orienté la discussion sur les problématiques liées aux discriminations. Marlène Schiappa a témoigné de sa colère face à un constat d'augmentation du populisme et de groupes ou partis prônant la haine de l'autre. "C'est un climat détestable" a t-elle déclaré au public des Amis du Crif.
Marlène Schiappa a rappelé à de nombreuses reprises son attrait pour le droit et le respect de la loi. A l'occasion d'une question sur les spectacles de haine discriminatoire de Dieudonné, la Ministre a pu rappeler que la loi n'interdisait pas à l'humoriste de se produire en France, mais qu'elle interdisait cependant bel et bien l'incitation à la haine et le trouble à l'odre public. "Ce sont précisément ces délits qui font interdire les spectacles de Dieudonné en France" a t-elle expliqué.
C'est à nouveau au droit que s'est reférée Marlène Schiappa pour répondre à la question du Président du Crif Francis Kalifat sur le boycott d'Israël. Elle a rappelé que l'appel au boycott d'un pays était interdit par la loi et qu'il revenait à un appel à la haine. La Ministe a été très claire : "La haine n'est pas une opinion, c'est un délit."
Après son échange avec Frédéric Haziza, Marlène Schiappa a répondu aux nombreuses questions du public, sans détours ni faux-semblants. Problématique prostitutionnelle en France, vols entre époux, parité, droits des femmes à l'avortement : le public des Amis du Crif n'a pas manqué d'inspiration et a pu compter sur la parfaite maîtrise de ses dossiers par Marlène Schiappa. Assumant parfois le manque d'investissement du Gouvernement sur certains sujets soulevés par le public, la Ministre a fait preuve d'une remarquable honnêteté intellectuelle dans ses réponses.
Ce nouveau rendez-vous des Amis du Crif a de nouveau prouver la volonté d'ouverture du Crif sur la Cité et ceux qui l'a composent. Le débat d'idées est au coeur de l'engagement du Crif et l'association des Amis du Crif en est définitivement la preuve.
Crédit photo : Alain Azria