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Jeudi 2 avril, la Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, réunissait différentes représentants des chambres et d'associations à l'occasion d'une table ronde sur le thème "Prévention contre le racisme et l'antisémitisme". Cette rencontre s'est déroulée au Tribunal de Grande instance d'Evry, en région parisienne.
La députée Laetitia Avia, le Préfet délégué pour l'égalité des chances de l'Essone, et des députés de la région étaient présents pour cette table ronde.
Benjamin Allouche, délégué du Crif et Président du CCJE91, a également assité à la rencontre.
Déplacement de @NBelloubet au Tribunal de Grande Instance d’Evry suivi d’une table ronde au sujet de la lutte contre le racisme et l’antisemitisme pic.twitter.com/NC0DrhioD4
— Ministère Justice (@justice_gouv) 2 avril 2019
Au cours de son intervention, le Président du Crif Francis Kalifat a d'abord fait part de son inquiétude quant à la hausse des chiffres de l'antisémitisme en France. Il a une nouvelle fois expliqué que ces chiffres n'étaient pas complets, puisqu'ils ne se basent que sur les dépôts de plaintes enregistrés. Or, seulement une infime partie des victimes d'antisémitisme porte effectivement plainte après une menace ou une agression. Les raisons de cette retenue sont multiples : la peur, le sentiment que cela ne sert à rien, ou encore une tendance à relativiser certains actes de l'antisémitisme du quotidien au regard des actes les plus graves de l'antisémitisme qui tue.
Francis Kalifat a également souligné que ces chiffres ne prenaient pas en compte la haine antisémite contenue et diffusée sur Internet, et notamment sur les réseaux sociaux.
Le Président du Crif a ensuite développé l'idée de faire évoluer la loi de 1881 sur la presse* et de faire sortir l'antisémitisme du droit de la presse pour le faire entrer dans le droit commun.
La question des sanctions a également été abordée. Francis Kalifat estime notamment qu'elles ne sont pas suffisamment fortes pour être dissuasives. Il a aussi mis en avant le principe de l'inverstion de la charge de la preuve : lorsqu'une victime est identifiée comme juive (par un signe distinctif par exemple), elle ne devrait pas avoir à apporter la preuve du caractère antisémite de son agression.
Enfin, la Ministre de la Justice, Garde des Sceaux a présenté une circulaire qui sera adressée aux procureurs dans les prochains jours, afin de les mobiliser pour lutter contre les actes racistes et antisémites. L'objectif ? Permettre de sanctionner très rapidement toute injure ou diffamation à caractère raciste par des amendes et des stages de sensibilisation au racisme et à l'antisémitisme.
*La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, révisée en 1972, définit plusieurs infractions réprimant la tenue de propos racistes ou antisémites.
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