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Publié le 18 février sur le site de Franceinfo
La rédaction : Serez-vous présent demain dans le rassemblement ?
Francis Kalifat : "J'ai salué dès la semaine dernière l'initiative des partis républicains qui appellent à ce rassemblement. Aujourd'hui, d'autres partis veulent le rejoindre, ça me pose question mais cela ne m'empêchera pas d'être présent demain. Ils ont besoin de lever toutes les ambiguïtés pour mériter pleinement leur place. On ne peut pas lutter contre l'antisémitisme si on ne lutte pas contre toutes ses formes : la haine d’Israël, le fascisme ou encore l'antisémitisme islamiste. La lutte contre l'antisémitisme ne pourra se faire que quand on acceptera de voir les choses en face. Ces derniers temps, l’antisémitisme prend une place de plus en plus importante. Cette haine à visage découvert, nous l’avons vu ce week-end avec l’agression d'Alain Finkielkraut, doit être le point d'alerte. Ce que j'attends de cette manifestation c'est qu'elle soit le point de départ d'un sursaut."
Etes-vous inquiet par la recrudescence des actes antisémites ?
"Nous n’avons pas été surpris à l’annonce de l’augmentation de 74% des actes antisémites en France l’année dernière car nous les vivons au quotidien. De plus, ce chiffre ne reflète pas la réalité car il ne comptabilise que les actes passés par des dépôts de plainte. Cela ne prend pas non plus en compte les insultes sur Internet qui sont un cancer pour la société. Il y a aujourd’hui beaucoup de victimes qui ne vont pas porter plainte car les insultes viennent de leur voisinage et il y a une peur des représailles. Plus grave, il y en a qui pensent que ça ne sert à rien. J'appelle donc tous les Français à dire non à a haine."
Francis Kalifat, Président du Crif : "J'appelle donc tous les Français à dire non à la haine"
C'est la deuxième marche contre l'antisémitisme en moins d'un an, qu'en attendez-vous ?
"L’année dernière, la marche que nous avions organisé pour Mireille Knoll avait pour objectif de réunir au-delà de la communauté juive, ce qui n'était pas arrivé depuis très longtemps. Après la mort de Sarah Halimi et de Ilan Halimi, il n'y avait pas eu de réaction du peuple français. Là, on a vu le début d'une mobilisation populaire. J'espère que demain nous serons dans une amplification très forte de ce mouvement. "
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Le 28 mars 2018, une grande marche réunissait des milliers de personnes dans les rues de Paris contre l'antisémitisme. Témoignage de l'émoi suscité par la mort de Mireille Knoll, 85 ans, assassinée dans son appartement du 11e arrondissement de Paris. Moins d'un an plus tard, 14 partis politiques appellent de nouveau à se réunir mardi suite à une augmentation d'agressions et de dégradations visant des Français de confession juive.
Si la liste des participants n'est pas encore connue, certains ministres ont déjà fait savoir qu'ils seront présents place de la République à 19h comme Gabriel Attal, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education ou encore Marc Fesneau ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau (MoDem).
Le président de la République Emmanuel Macron, lui, ne participera pas au rassemblement contre l'antisémitisme. Mais l'Elysée précise que le président de la République "a toujours été très réactif" pour dénoncer les actes antisémites et qu'il a téléphoné samedi à Alain Finkielkraut. Ce week-end, le philosophe avait été violemment pris à partie en marge d'une manifestation de "gilets jaunes", essuyant plusieurs insultes telles que "Barre-toi sale sioniste de merde".
Une agression de plus alors que les actes antisémites ont augmenté de 74% en 2018. Rien que la semaine dernière, plusieurs dégradations ont été constatées dans la région : une croix gammée barrant une peinture du visage de Simone Veil, l'inscription du mot "Juden" sur un café ou encore la profanation d'un arbre en mémoire à Ilan Halimi.Face à ces actes, 14 partis ont donc appelé à des rassemblements partout en France mardi contre l'antisémitisme.
Seront notamment présents des représentants des institutions juives dont Haïm Korsia, grand rabbin de France et Francis Kalifat,le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). Avant le dîner annuel en présence d'Emmanuel Macron où Franis Kalifat souhaite demander des "mesures concrètes", il appelle "les Français" à "prendre l'occasion de ce rassemblement pour donner le point de départ" à un "sursaut national".