Etudes du CRIF
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Publié le 13 Mars 2018

#EtudesDuCrif - Etude N°48 : Céline contre les Juifs ou l'école de la haine, par Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour

Cette étude, distribuée lors du 33ème Dîner du Crif le 7 mars dernier, montre l’engagement fanatique et meurtrier de Céline dans un antisémitisme clairement pro hitlérien.

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Céline contre les Juifs ou l'école de la haine*, par Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour

Encore un numéro remarquable des Études du Crif dirigées de main de maître par Marc Knobel. Un texte qui permet de faire, s’il en était vraiment besoin, toute la lumière sur les écrits antisémites ignobles de Céline. C’est en décembre 2017, au moment où commençait la polémique sur le projet, annoncé par Gallimard, de rééditer les trois pamphlets antisémites de Céline sous un titre trompeur : Écrits polémiques, que Marc Knobel, directeur des Etudes au Crif, a demandé à ces spécialistes de rédiger pour les Études du Crif un texte dans lequel ils présenteraient quelques points essentiels de leurs recherches : il fallait éclairer le débat et en déterminer les enjeux.

A ceux qui doutent encore, les auteurs ne manquent pas de rappeler, en introduction, que « Sous l’Occupation, du moins jusqu’aux premiers mois de 1943, Céline assume fièrement son engagement pro-hitlérien ». Oui, il y en a qui doutent encore car « la plupart des céliniens, convaincus par les déclarations auto défensives de l’intéressé après la Libération, nient les faits ou les minimisent lorsqu’ils les reconnaissent ». L’explication est finalement très simple : « Céline n’a cessé d’avancer masqué, et de multiplier, dès la Première Guerre mondiale, les mensonges sur ses opinions, ses intentions, ses activités ».

D’emblée, Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour annoncent leur ambition : démasquer Céline. Et ils y réussissent parfaitement. Pour y parvenir, ils explorent avec ténacité les écrits de l’auteur, sa correspondance, les témoignages sur son comportement et divers documents d’archives. En un mot comme en cent, pour Céline qui n’hésite pas à l’écrire : « Le Juif doit disparaître » ou encore « Nous nous débarrasserons des Juifs ou bien nous crèverons des Juifs ».

Céline donc, a  écrit des horreurs qui ont pour noms « Bagatelles pour un massacre » (1937), « L’école des cadavres » ( 1938 », « Les beaux draps » (1941). Mais, comme si cela ne suffisait pas, il a aussi dénoncé. Il fut, nous disent les auteurs, un  délateur de plusieurs Juifs et de communistes.

Sans oublier qu’il apporta son soutien à Doriot, à la Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme et organisa des réunions de collaborationnistes.

Après la Guerre et la défaite des hitlériens, Céline tentera, de manière malhabile, de retourner sa veste. Etonnamment, il évoque l’Etat d’Israël en gestation : « Cette question juive m’écœure. Que les philosémites s’engagent dans l’Irgoun et qu’ils nous foutent la paix…Ils ont trouvé maintenant un nouvel Hitler ! l’Arabe »

Dans cette étude sans compromissions qui fait littéralement froid dans le dos, on croise, ici et là, Lucien Rebatet et Paul Morand, Jacques Chardonne et Pierre Drieu La Rochelle, George Montandon, Charles Maurras, Léon Daudet, Louis Darquier de Pellepoix, Henry Coston, Edouard Drumont, Maurice Bardèche, Robert Brasillach ou encore les frères Tharaud.

Accusé de haute trahison, Céline, alias Louis-Ferdinand Destouches choisira la fuite et l’exil au Danemark. 

Ce numéro des Etudes du Crif a été offert aux participants du 33ème Dîner du Crif au Carrousel du Louvre le 7 mars dernier. Une excellente et louable initiative

Un corpus très conséquent de notes complète cette étude sur Céline à tous points de vue exceptionnelle.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Les Etudes du CRIF N°48. Mars 2018. 56 pages. 10 €.

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