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Publié le 28 Avril 2017

#France - Oradour-Sur-Glane en 2005, l’odieuse déclaration de Jean-Marie Le Pen, par Marc Knobel

Au moment où, confronté à l'exhumation de propos négationnistes sur les chambres à gaz, Jean-François Jalkh s'est désisté en faveur du maire d'Hénin Beaumont, nous revenons sur la déclaration de Jean-Marie Le Pen, en 2005, sur Oradour.
A 16h00, ce 28 avril 2017, Emmanuel Macron visite le village martyr d'Oradour-Sur-Glane, où les nazis massacrèrent la population, le 10 Juin 1944. Leur forfait accompli, ils pillent le village et achèvent de l'incendier. Au total, ils laissent 642 victimes. Parmi elles 246 femmes et 207 enfants, dont 6 de moins de 6 mois, brûlés dans l'église. 
 
En 2005 donc, à quelques jours de la commémoration de la libération du camp d'Auschwitz, le président du Front national d’alors, Jean-Marie Le Pen, minimise les souffrances des victimes d’Oradour-Sur-Glane.
 
Le Pen avait estimé dans un entretien qu’il accordait à l'hebdomadaire d’extrême-droite Rivarol, le 7 janvier, que « l’occupation allemande » (en France) n’a pas été particulièrement inhumaine » et qu’ « il y aurait beaucoup à dire » sur le massacre d’Oradour-sur-Glane.  M. Le Pen expliquait enfin, toujours dans cet entretien, que « si les Allemands avaient multiplié les exécutions massives dans tous les coins comme l'affirme la vulgate, il n'y aurait pas eu besoin de camps de concentration pour les déportés politiques ». Et le président du FN concluait cette interview en ces termes : « Ce n'est pas seulement de l'Union européenne et du mondialisme que nous devons délivrer notre pays, c'est aussi des mensonges sur son histoire, mensonges protégés par des mesures d'exception. D'où notre volonté constante d'abroger toutes les lois liberticides Pleven, Gayssot, Lellouche, Perben II. » Des lois qui condamnent notamment le racisme et l'antisémitisme.
 
Le garde des Sceaux, Dominique Perben, n'avait pas tardé à réagir en demandant au parquet de Paris d'ouvrir une enquête préliminaire. Le Crif avait aussitôt condamné ces déclarations qui «salissent la mémoire de toutes les victimes du nazisme, déportés et résistants, et de l'ensemble de la population française qui fut soumise pendant plus de quatre années à la plus atroce des occupations et des humiliations». A l’inverse, L'avocat du FN, Vallerand de Saint-Just, avait réagi : «Le Pen n'a commis aucune infraction.» Il n'aurait fait qu'«utiliser sa liberté d'expression».
 
Au final, Jean-Marie Le Pen avait été condamné en février 2012 pour des propos tenus en janvier 2005 dans l'hebdomadaire Rivarol sur l'Occupation, jugée "particulièrement inhumaine". Condamnation devenue définitive, le mercredi 19 juin 2013 : Jean-Marie Le Pen définitivement condamné pour ses propos sur l'Occupation.
 
 
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