Le CRIF en action
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Publié le 22 Février 2006

Sarkozy donne au CRIF des éléments d’informations sur l’enquête

Face aux développements de ce qu’il faut bien appeler l’affaire « Ilan Halimi », avec, au fur et à mesure du déroulement de l’enquête et des auditions des suspects, l’affirmation du caractère antisémite de cette tragédie, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a reçu, le 21 février une forte délégation du CRIF à laquelle s’étaient joints des représentants de la communauté juive, des représentants de SOS Racisme et des membres de la famille Halimi.


Le ministre, qui venait à peine d’intervenir à l’Assemblée nationale, était entouré de plusieurs de ses collaborateurs.
« Vérité, je veux la vérité, je vous dois la vérité, rien que la vérité », a martelé a plusieurs reprises le ministre.
Et la vérité est simple : une bande de voyous chevronnés a séquestré avec demande de rançon un jeune homme, elle l’a martyrisé avant de le tuer sauvagement. Or, ce qui apparaît désormais c’est que le choix de la victime s’est fait suivant une considération raciste. On a choisi un Juif parce que, estiment les ravisseurs, les Juifs sont riches et même s’il s’avérait que la famille d’Ilan n’était pas riche, la communauté juive, par solidarité, paierait. « C’est, dit le ministre, la définition exacte de l’antisémitisme. Sans aucun doute ».
La vérité, c’est que sur les six personnes qui ont été approchées dans la perspective d’un enlèvement, quatre étaient des personnes de confession juive. Que lors de perquisitions dans l’appartement de la famille proche de l’un des auteurs du rapt, des documents à caractère salafiste ou ayant trait à un Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens ont été découverts.
La vérité, c’est aussi qu’aux sept individus initialement mis en détention provisoire, des arrestations opérées à Aix-en-provence et à Marseille ainsi qu’en Belgique, ont porté à dix le nombres d’individus arrêtés dans le cadre de cette affaire. Quant au chef des « Barbares », Youssouf Fofana, qui s’est enfui en Côte d’Ivoire, il fait l’objet de recherches.
« La mort d’Ilan, a dit le ministre, est un échec. » Le ministre a mis en avant l’extrême connaissance de l’informatique et de la téléphonie mobile, la pratique assidue des cyber cafés des auteurs de ce meurtre. Fofana n’hésitait pas à faire des allers-retours en Côte d’Ivoire afin de téléphoner sans être repéré.
« Je ne baisse pas la garde », a conclu Nicolas Sarkozy, qui a ajouté : « La lutte contre l’antisémitisme n’est pas seulement l’affaire des Juifs. C’est celle de la communauté nationale tout entière. »
Photo : Alain Azria