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Publié le 29 Janvier 2016

Dîner du Crif Lyon : discours de Nicole BORNSTEIN, Présidente du CRIF Rhône-Alpes

A l'occasion du dîner du Crif à Lyon jeudi dernier, la Présidente du CRIF Rhône-Alpes Nicole BORNSTEIN a tenu un discours.

Discours de Nicole BORNSTEIN 

Ce dîner, cette année, illustre l’avancée de notre société puisqu’il invite successivement à la tribune 3 femmes !
 Un plateau qui a de quoi faire pâlir, et nous nous en réjouissons, les misogynes et sexistes de tous poils. Oui ce soir, nous avons la chance d’accueillir deux femmes invitées d’honneur :
L’une bien connue de tous les lyonnais qui l’ont vue, si je puis me permettre, grandir peu à peu dans le monde politique local, puis national. 
L’autre, toute nouvelle personnalité sur la scène diplomatique française, Mme Aniza Bin-Noun, Ambassadeur de l’Etat d’Israël en France. Nous les remercions toutes deux d’être parmi nous ce soir.
Etre une femme qui réussit de front vie personnelle et carrière a toujours, en 2016, valeur d’exemplarité. C’est encore plus vrai Mme la ministre pour une femme immigrée, arrivée en France à l’âge de 5 ans, âge où l’on doit tout apprendre de l’école. 
 
-Un message fort à l’adresse de ceux qui refusent de reconnaître les femmes comme leurs égales et pire encore, à ceux qui voudraient les soumettre, voire les priver de leur dignité. 
Mme la Ministre, Votre remarquable parcours, montre qu’en France tout est possible !
 Vous êtes, de plus,  la première femme en charge de ce prestigieux ministère qu’est celui de l’éducation nationale. 
Toutes ces dernières années et plus encore l’an passé, nous avons égrainé la litanie de nos angoisses, de nos griefs, nous avons pleuré nos victimes. Aujourd’hui, je vous épargnerai ce rituel, tant la réalité des morts de l’année 2015 accompagne chacun d’entre nous. 
Aussi, commencerai-je par rendre hommage à l’école de la République et au-delà à la culture française.
 C’est grâce à elle que les juifs de France ceux qui avaient acquis la citoyenneté par la Révolution, ceux qui l’ont obtenue après le décret Crémieux de 1870, ceux qui, par vagues successives, sont arrivés de l’Europe de l’est, ceux du pourtour méditerranéen éduqués dans les écoles de l’Alliance Israelite Universelle, ont pu s’intégrer au sein du peuple français et gravir les marches de l’échelle sociale. 
 C’est grâce à leur confiance dans ces écoles et à la culture qui y était dispensée mais aussi, grâce l’amour et à l’admiration de la France inculqués par leurs familles que cela a été possible ! 
Ce sont ces écoles qui ont enfanté des dizaines d’écrivains, des philosophes, des scientifiques, des artistes parmi les juifs, mais pas seulement…
L’école de la république, l’école du respect, l’école de la volonté et du mérite a permis l’ascension sociale d’enfants de paysans, d’ouvriers, d’immigrés, venus d’Europe, d’Arménie, de l’ancien empire colonial et d’ailleurs…
 Notre monde politique en est la magnifique illustration : Il y a peu notre ex président de la République, notre actuel premier ministre, notre président de l’assemblée nationale et combien d’autres encore, dont si je puis me permettre, vous-même !
 
En somme, l’école ça marche ou plutôt ça a marché ! 
Mais alors… Que s’est-il passé ces dernières années pour que l’ascenseur social se soit ainsi grippé ?
 Que s’est-il passé pour que des enfants sortis de cette école ou même pas encore sortis de cette école,15 ans Madame la Ministre, soient devenus des candidats au Djihad ou deviennent des djihadistes fiers d’assassiner soldats et policiers de la république, juifs, journalistes, caricaturistes et jeunes français ou touristes goûtant tout simplement aux douceurs de la vie. 
 
Faut-il que les idéaux républicains et de tolérance échappent à notre jeunesse, pour que les uns se radicalisent dans la religion, pendant que d’autres choisissent de s’abstenir massivement aux élections et qu’enfin l’extrême droite soit le premier parti des moins de 30 ans? 
Pourquoi après l’affaire Merah, tant d’adolescents déjà subjugués ?
Pourquoi après janvier 2015, tant de refus de minutes de silence ou de «  je ne suis pas Charlie » ? 
Comment a-t-on pu fermer les yeux depuis tant d’années sur l’impossibilité dans certaines classes, d’enseigner, d’aborder certains sujets scientifiques, certains  livres parlant d’homosexualité,  d’enseigner l’histoire et notamment celle de la shoah, d’enseigner l’histoire du proche orient?
 Pourquoi a-t-on fermé les yeux sur la misogynie ?
 Comment a-t-on pu étouffer depuis une vingtaine d’année la montée d’un antisémitisme d’abord rampant, puis devenu si violent dans les cours de récréation que peu à peu, les élèves juifs ont déserté et malheureusement continuent de déserter dans certains quartiers l’école publique ?
 
 Le problème est devenu si crucial par endroits que les familles ont préféré abandonner pour le mieux-être de leurs enfants certains endroits de la métropole lyonnaise ou parisienne et maintenant de Marseille alors qu’il y a peu, on citait en exemple cette ville pour la réussite de  son mélange culturel ! 
Ce n’est pas par hasard si les enseignants, eux même parfois très violemment agressés par les élèves ou leurs parents fuient ces zones ou refusent d’y enseigner jusqu’à devoir, Mme la ministre, récompenser financièrement ceux qui ont encore la vocation et continuent à exercer dans les quartiers difficiles. 
-S’il est évident que les problèmes rencontrés dans l’école ne trouvent pas leur source que dans l’école.
 -S’il est évident qu’une tête bien formée n’empêche pas qu’elle soit par ailleurs potentiellement perméable aux idéologies criminelles 
-S’il est évident que l’école ne peut, à elle seule, résoudre tous les problèmes et en particulier ceux complexes du terrorisme, c’est sur l’éducation nationale que reposent beaucoup des attentes et des espoirs de changement de nos concitoyens. 
 
Il est vrai Madame la Ministre que vous avez hérité d’une situation bien difficile, voire abyssale dans un ministère que l’un de vos prédécesseurs se plaisait à qualifier de mammouth !
Vous devez faire face aujourd’hui à l’intérieur de l’école à la fois à des problèmes d’ordre sociétal et à un défi : celui de faire acquérir à nos enfants des connaissances suffisantes pour qu’ils soient armés pour réussir, alors même que depuis des années on s’alarme de la baisse générale du niveau….. 
Il est ici une assemblée bien convaincue, Madame la ministre, de l’importance de l’éducation. Nous à qui nos parents ont toujours inculqué la notion du diplôme comme le plus important et le plus précieux des bagages ! 
Pour tenter de résoudre les problèmes de société, vous avez choisi de porter l’effort sur le grand chantier de la laïcité et de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
 En ce qui concerne le racisme et l’antisémitisme, un grand travail est fait dans votre ministère en interaction avec la plateforme de la DILCRA dont le préfet Mr Clavreul est en charge et nous vous en remercions.
Vous allez sans doute nous en parler… !
 
Pour ce qui est de l’épineux chantier de la laïcité, encore faudrait-il que tous les politiques, les législateurs, les enseignants, les intellectuels, les entrepreneurs, les syndicalistes s’accordent une fois pour toutes sur une définition claire de la laïcité. Les débats polémiques d’aujourd’hui en sont l’illustration !
Pourtant il semble que la loi de 1905 bien comprise, suivie à la lettre et dans l’esprit, soit encore d’actualité et applicable, à condition que le fait religieux dans la sphère privée soit respecté et que la neutralité de la sphère publique ne soit pas chahutée par de fausses exigences politico religieuses !
 Il est inacceptable que dans les rues de nos villes, en dehors de l’école publique, le port d’une simple Kippa pose problème au point d’attirer les couteaux, et un simple voile des insultes !
 
Je suppose, Madame la ministre, que sur ces sujets vous allez nous éclairer sur les mesures que vous avez déjà engagées et que vous envisagez pour les mois à venir. 
Souhaitons que ces mesures soient portées par des équipes non seulement formées mais elles-mêmes convaincues car nous avons quelques inquiétudes… 
Nous songeons à certains professeurs, engagés, que nous avons pu voir s’exprimer à visage découvert et à l’insolence souriante sur des plateaux télévisés de grande écoute et dont les violents propos étaient plus près de la haine que du vivre ensemble. Comment être sûr que de tels militants patentés laissent leurs opinions  à la porte de la classe et transmettent réellement l’enseignement et les valeurs qu’ils sont censés inculquer ? Permettez-nous d’en douter !
Nous avons aussi quelques inquiétudes en pensant à l’édition de certains manuels destinés à l’éducation de nos enfants. Ainsi un dictionnaire Larousse pour les 4 à 7 ans ou encore, un agenda distribué aux écoliers parisiens, dans lesquels ont pu être relevées des contres vérités historiques et géographiques grossières sur le proche orient. Ou encore, le contenu pédagogique d’un livre de français édité par Hachette et que vos services ont rapidement fait modifier, ce dont nous vous remercions !
 
Nous nous interrogeons sur des présences militantes ou orientées, infiltrées ici ou là, car ces dérapages, Madame la ministre, ne sont pas nouveaux,  et cela appelle notre vigilance, votre vigilance !
Concernant les programmes de l’enseignement, votre objectif premier est celui de la réduction des inégalités. Si le choix est sans nul doute louable et partagé par le plus grand nombre, car il y a urgence, des interrogations et des critiques nombreuses ont été formulées quant à la méthode et au contenu.
Une certaine impression de volonté de nivellement par le bas et non par le haut a été ressentie par une partie conséquente de l’opinion et des professionnels !
 En histoire par exemple, il semblerait que les programmes proposés obligent les professeurs à faire des choix, choix susceptibles d’entraîner un évitement ou un survol de sujets délicats, sujets pourtant qui nous paraissent déterminants dans notre histoire commune, comme l’affaire Dreyfus, l’histoire de la shoah et des autres génocides, ou la renaissance d’un Etat juif. 
Mais à l’inverse, l’enseignement objectif des pans noirs de notre histoire ne doit pas occulter la France des lumières pour finalement en faire un objet de détestation !
 Autre inquiétude Madame la ministre, la place réservée aux humanités pourtant reconnues comme socle culturel fondateur et unificateur.
Soyons conscients néanmoins que quelles que soient les réformes, il n’est pas réaliste que l’école puisse être à l’abri des maux de notre société.
 
 Les turbulences sociales, le racisme et l’antisémitisme de tous bords, l’antisionisme, l’islamisme radical, le complotisme s’infiltrent dans nos écoles.
 La lutte contre certains de ces maux demande une action internationale et leur résolution prendra sans doute du temps. Félicitons nous de l’engagement courageux de la France dans la lutte anti djihadiste, antiterroriste, contre l’Etat Islamique, que ce soit en Irak, en Syrie, au Sahel. 
L’école ne peut pas tout et les professeurs se sentent souvent trop seuls.
 A l’heure où tous les mots se valent, où nos jeunes ont tant de mal à faire la différence entre complot et vérité, à l’heure d’internet et des réseaux sociaux c’est à chaque adulte de prendre ses responsabilités. Aux familles de s’impliquer dans leur rôle éducatif.
 Aux médias, de faire preuve de vigilance et d’esprit critique pour ne pas laisser n’importe quel discours se répandre sur les plateaux au prétexte de faire le buzz !
Car finalement, qui sont les heureux bénéficiaires de ces dérapages ?     Et dans quel but ?
Que pensez-vous Madame la ministre, après tous les efforts que vous déployez, les investissements intellectuels, les moyens mobilisés pour lutter contre la radicalisation et les phénomènes complotistes dans nos écoles, que pensez-vous de ceux de vos amis politiques qui acceptent néanmoins de partager le pouvoir avec des adeptes connus de ces théories ?
Mais il est vrai, certains s’engagent ! Dans la métropole lyonnaise, nous avons l’exemple d’élus et de citoyens dont les actions dynamiques prouvent que des choses sont possibles pour rapprocher plutôt que diviser.
 Je salue pour cela Madame la député Maire H.Geoffroy à Vaulx en Vélin, l’équipe de la mairie de Rillieux, ou le dynamisme des équipes  enseignantes de certaines écoles et lycées comme Mme Baya du Lycée professionnel jappy.
 
 Nous tenons à remercier très chaleureusement toutes les autorités nationales et locales pour leur accompagnement constant et leur investissement au quotidien par la mise à disposition de leurs soldats et de leurs équipes pour assurer la sécurité de nos écoles, de nos lieux de prières, de nos rues parfois au péril de leur vie.
 Ce n’est pas de gaité de cœur que nous voyons nos jeunes soldats armés de mitraillettes arpenter les rues ou stabuler des heures devant les lieux sensibles. Si nous en sommes très reconnaissants, nous espérons qu’un jour viendra, et au plus vite, où nous pourrons à nouveau flâner, prier, étudier, travailler sans un tel besoin de protection.
 Malgré cette mobilisation des forces de sécurité, les chiffres des actes antisémites et racistes récemment publiés témoignent de la permanence de la violence en France, violence à l’encontre des juifs, parfois meurtrière.
 808 actes en 2015, soit encore cette année 40% des actes racistes commis en France à l’égard d’une population de moins de 1%.
Par ailleurs, une hausse importante des actes anti musulmans a été enregistrée après les attentats islamistes de l’année 2015.
 Ils sont inadmissibles et nous les condamnons avec la plus grande fermeté.
 Notre inquiétude est majeure devant la montée de l’extrême droite. Nous ne sommes pas dupes du port du voile de respectabilité dont elle prétend se couvrir.
 Les juifs de France, comme tous les français républicains, quelle que soit leur confession, se trouvent aujourd’hui pris en étaux entre l’extrême droite et les islamistes. 
Le racisme d’extrême droite se nourrit de l’islamisme qui lui-même va trouver des justifications perverses dans sa détestation des valeurs de nos démocraties.
- L’un et l’autre surfent sur les dissensions et fractures de notre société,
- l’un et l’autre s’épaulent dans l’antisionisme antisémite, encouragés et abreuvés par certains idéologues et autres pseudo humoristes. 
Entre une critique légitime de certains aspects de la politique israélienne et un antisionisme obsessionnel, nous savons faire la différence.
 Ces antisionistes, amalgames d’extrême gauche et d’extrême droite, d’islamistes et autres malades de diverses identités, sont aussi bruyants dans  la manifestation de leur haine contre Israël qu’ils sont silencieux devant les centaines de milliers de victimes dans les pays voisins. Ils signent là leur antisémitisme. 
Après avoir d’abord pris le prétexte de boycotter les produits venant de Judée et Samarie, le  boycott s’étend aujourd’hui en France et en Europe à tout ce qui vient d’Israël : culture, sport, produits pharmaceutiques, cosmétiques, et même universitaires, et étudiants sur les campus… 
 
Comme nous l’avons vu récemment à Paris à l’occasion de la venue du Ballet Batsheba, ces boycotteurs ne cachent même plus leur soutien aux attaques au couteau perpétrées depuis des mois en Israël. Les mêmes attaques, qualifiées sans hésiter de terroristes quand elles se produisent sur notre territoire, sont considérées par certains propagandistes chez nous comme actes de résistance quand elles ont lieu en Israël… 
Pratiquement chaque samedi, depuis des mois, le centre-ville de Lyon supporte des rassemblements, des défilés, des slogans de haine et ce, même le week-end suivant le 13 novembre. 
A ce sujet, nous remercions le préfet de région Mr Delpuech des mesures récentes qu’il a prises pour empêcher qu’un spectacle musical et un match de Basket ne soient entravés par des fanatiques.. …
Espérons que ces mesures continueront de s’appliquer après la fin de l’Etat d’urgence. 
Les actions de Boycott ont été tout dernièrement très clairement condamnées par le premier ministre Manuel Valls.
Dans ce contexte, on se demande comment la France a-t-elle pu mêler sa voix à ceux qui au sein de l’Europe ont voté pour l’étiquetage des produits israéliens ? Cette Europe, qui en dehors de votes hostiles à Israël ne trouve aucune unité ou cohérence pour des sujets autrement plus capitaux comme le développement économique et la lutte contre le chômage, comme le choix d’une politique humaine et responsable à l’égard des réfugiés. 
 
Et que dire encore de ces pays européens, dont la France, si pointilleux s’agissant d’Israël et qui accueillent en grande pompe Hassan Rohani Président de l’Iran ?
Le 27 janvier, journée internationale de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, il était chez nous, lui dont le pays a prononcé 700 condamnations à mort ces 6 derniers mois et qui va organiser un concours dont le premier prix de 50000§ sera attribué au meilleur caricaturiste dans la dérision de la shoah…et oh détail qui prône la destruction de l’état d’Israël. 
Madame la Ministre de l’éducation nationale ne pensez-vous pas que les pistes sont bien brouillées quant aux messages adressés à notre jeunesse ??
Peut-on à la fois lutter contre le terrorisme islamiste ici- et c’est tant mieux- et dérouler le tapis rouge à ceux qui piétinent les valeurs les plus nobles de notre humanité ?
Certes, «  Business is business », mais que l’on ne nous fasse pas avaler les couleuvres de la morale dans certaines décisions diplomatiques… ! 
 
Je voudrais finir mon discours par une note d’optimisme, qui est aussi une part de la réalité.
Nous avons la chance en France, d’avoir et ce quels que soient les partis politiques républicains des  responsables déterminés à lutter contre les terroristes et les extrémistes de tous bords.
 Nous avons aussi en France et de par le monde des multitudes qui ne veulent pas se laisser vaincre par la nouvelle bête immonde. Je pense au défilé du 11 janvier, je pense aux milliers d’anonymes allés se recueillir sur le lieu des attentats
Je pense à ceux  qui au risque de leur vie et la plupart restés anonymes se sont opposés aux assassins, le pompier de St Quentin Falavier, les voyageurs du Thalys, Lassana Bathily de l’hypercasher, Didi du Bataclan, le cycliste de passage intervenu pour défendre le professeur de Marseille.
Je pense aussi à ceux qui ne veulent pas répondre à la haine par la haine, comme de nombreux parents des victimes du Bataclan, comme le mari de cette femme israélienne poignardée devant ses quatre enfants alors que l’oncle de l’assassin était son ami  et qui a dit « quand il y a de l’amour entre les gens je n’ai aucun problème à aimer »
 
Madame la ministre, dans la période que nous vivons, vous avez aujourd’hui le plus lourd mais aussi le plus beau des rôles. C’est bien parce que l’école est si essentielle à la liberté de notre société et à son devenir qu’elle est la cible de ceux qui n’ont aucun amour de la vie.  
 
Avant de laisser la tribune, permettez-moi de m’adresser brièvement à Madame l’ambassadeur d’Israël.
Il est toujours difficile en tant que juifs de la diaspora d’expliciter à nos concitoyens notre attachement indéfectible à Israël en même temps que notre attachement et notre fidélité au pays où nous sommes nés, au pays de nos parents et grands-parents, au pays de notre enracinement.
Comme deux fiancés, chacun a besoin de l’autre : juifs de la diaspora nous avons besoin d’Israël, mais Israël aussi a besoin de nous.
Où que nous soyons le terrorisme menace.
Il menace les juifs
Il menace les non juifs
Il menace ici et là-bas
Nous sommes tous sur le même bateau
Vous restez debout là-bas
Nous restons debout ici.
Comme nous l’avons toujours fait, en particulier au CRIF, nous soutenons  Israël, nous restons aux côtés d’Israël pour défendre et affirmer son droit à l’existence.
 Mais nous avons besoin de vous pour défendre son image.
C’est urgent, car trop souvent Israël et ses représentants ont laissé les champs libres à ses ennemis pour déverser leur propagande…
Nous vous faisons confiance, Madame l’ambassadeur, pour rétablir un équilibre de vérité sur le terrain. Et dès maintenant je vous laisse nous parler des enjeux internationaux auquel Israël doit faire face. 
 
Je vous remercie….