Publié dans
l'OBS le 6 Décembre
Le 13 novembre, comme chaque vendredi soir, Marc Trévidic a pris le TGV pour rentrer de Lille où depuis septembre, il s'occupe de divorces et de comparutions immédiates. A peine a-t-il regagné son appartement familial en région parisienne que le téléphone sonne. C'est son fils aîné de 26 ans qui l'appelle. Pour le prévenir. Pour s'inquiéter aussi. Il habite le quartier de Bastille. Il raconte à son père qu'il y a des tirs dans les rues, que sa copine est bloquée dans un restaurant du 11e arrondissement.
L'ancien juge antiterroriste comprend immédiatement que les attentats qu'il redoute autant qu'il les prédit sont en train d'être perpétrés sous les fenêtres des Parisiens. Immédiatement, il allume la télé. Les journalistes évoquent "les fusillades dans les rues, parlent d'une prise d'otages au Bataclan", se souvient Marc Trévidic :
J'ai tout de suite senti qu'il n'y aurait pas de prise d'otages mais beaucoup de morts. Les terroristes islamistes tuent le plus de monde possible dès le début de leurs attaques, ils ne négocient rien."