Par Robert Ejnes, Directeur exécutif du Crif, directeur de publication
Nous attendions l'arrivée du président iranien avec inquiétude mais avec l'espoir qu'il ferait des efforts pour son grand retour dans le concert des nations. Nous avions prévu un appel au Président de la République et un édito de Roger Cukierman à paraître ce weekend.
En quelques secondes hier soir, lors de son interview avec Jean Pierre Ekabbach et David Pujadas, il nous a retiré tout espoir sur le sujet du nucléaire et sur le sujet d'Israël et du Moyen Orient. Après avoir affirmé que l'Iran n'avait jamais voulu l'arme nucléaire (il a dû manquer les épisodes précédents), il a légitimé Assad, puis déclaré que l'Etat d'Israel n'avait pas de légitimité. Il a, ce faisant, au-delà de l'insulte qu'il fait aux israéliens, aux juifs, et à l'ensemble des nations, sans compter les victimes syriennes et leurs familles, mis dans l'embarras ses hôtes français.
C'est pourquoi nous avons demandé au Président et au Ministre des Affaires Etrangères d'exiger de Rohani un retrait de ses propos, et des engagements sur les droits de l'homme en Iran et sur les droits des minorités, sur l'abandon définitif de l'arme nucléaire, sur la reconnaissance d'Israël, et la fin de son soutien aux organisations terroristes.
En même temps, à un jour d'écart avec l'anniversaire de la Nuit de Cristal, l'Union Européenne décidait d'étiqueter les produits en provenance des territoires palestiniens. Une décision peut-elle être plus contraire aux intérêts de ceux qu'elle est censée protéger ? En effet, pour soutenir la cause des ouvriers et paysans palestiniens qui travaillent – souvent pour des entreprises israéliennes – on décide de stigmatiser leurs produits. Et cela, pour la France, quelques jours après que la Cour de Cassation ait confirmé l'illégalité du boycott.
Des sujets difficiles qui se bousculent et qui requièrent toute notre attention, notre énergie et nos actions. Le Crif est totalement mobilisé sur ces fronts, réagit par voie de communiqués de presse, d'annonces dans la presse pour interpeller le Président de la République, par publication de tribunes, et bien sûr par les réseaux sociaux.
Nous restons vigilants, n'hésitez pas à faire entendre votre voix, à reprendre et partager nos posts sur Facebook, à retweeter nos twitts, pour que nos idées soient entendues par le plus grand nombre de nos compatriotes.