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Publié le 2 Novembre 2015

Irina Bokova au CRIF : "Il n’y a pas de choc des civilisations. Il y a un conflit entre ceux qui pensent que l’on peut vivre ensemble dans la diversité, et ceux qui rejettent cette idée

La Directrice générale de l'UNESCO a participé à la 6e Convention du CRIF.

Publié sur le site de l'UNESCO le 1er novembre 2015
 
Le 1 novembre 2015, la Directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova, a participé à la 6ème convention nationale du Conseil représentatif des organisations juives de France (CRIF), dans le cadre d'une table ronde sur le thème "L'éducation, rempart contre le racisme et l'antisémitisme?"
 
La Directrice générale a souligné la gravité de la situation actuelle face au regain de l'antisémitisme, en particulier dans le contexte européen, évoquant les meurtres perpétrés à Toulouse, Bruxelles, Paris et Copenhague ces dernières années. "Il est possible, en France, 70 ans après la Shoah, d’être assassiné parce que l’on est juif." a-t-elle rappelé, précisant que ces crimes se déroulent dans un environnement social délétère, marqué par une méfiance accrue entre les citoyens, la peur de l'avenir et favorisant la montée du racisme. 
 
Elle a appelé à une vigilance accrue devant les formes changeantes de l'antisémitisme contemporain, qu'il s'agisse de relativisation ou de la négation de la Shoah. "Cette violence des mots est d’autant plus difficile à combattre qu’elle se présente parfois sous la forme de stéréotypes, elle imprègne la culture et elle s’affirme dans le débat public en s’abritant derrière le prétexte de la liberté d’expression, ou derrière l’anonymat de l’Internet." a-t-elle déclaré. "C’est le signe d’un affaissement considérable de nos défenses intellectuelles collectives, l'affaiblissement de notre esprit critique, la disparition de repères et de réflexes les plus élémentaires."
 
Rappelant les actions de l'UNESCO dans le domaine de l'éducation pour la citoyenneté mondiale et pour l'enseignement de l'histoire de la Shoah et d'autres génocides. Irina Bokova a également rappelé la récente désignation de Beate et Serge Klarsfeld en qualité d'Ambassadeurs honoraires et Envoyés spéciaux de l'UNESCO pour l'enseignement de l'histoire de la Shoah et pour la prévention des génocides.
 
La Directrice générale a souligné l'importance de s'engager pour une éducation de qualité, basée sur les droits de l'homme, offrant aux jeunes les capacités d'analyse critique et les perspectives d'avenir qui leur permettront de s'engager face aux idéologies de haines et de rejeter la radicalisation.
 
Elle a en particulier rappelé le rôle important que joue aujourd'hui l'UNESCO dans la lutte contre l'extrémisme violent, à travers ses programmes d'éducation et ses actions de protection du patrimoine et de la culture au Moyen-Orient. "Nous ne pouvons pas répondre à l’extrémisme uniquement par la force des armes" a précisé Irina Bokova à ce sujet. "Il n’y a pas de choc des civilisations. Il y a un conflit entre ceux qui pensent que l’on peut vivre ensemble dans la diversité, et ceux qui rejettent cette idée," a-t-elle conclu, mettant ainsi en exergue le rôle primordial de la culture et de l'éducation dans la prévention des idéologies extrémistes... Lire l'intégralité.