Tribune
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Publié le 29 Novembre 2005

Le MRAP et l’antisémite Dieudonné font cause commune contre Alain Finkielkraut

Après avoir très largement participé au lynchage médiatique contre Alain Finkielkraut, le Mouvement contre le Racisme et l’Amitié entre les Peuples, (MRAP) a fait savoir qu’il condescendait à ne finalement pas porter plainte contre le philosophe.



Mouloud Aounit, le secrétaire général du MRAP, a indiqué qu’il prenait acte des « excuses » d’Alain Finkielkraut, mais avec une petite dose supplémentaire de perfidie, Mouloud Aounit a ajouté qu’il ne croyait nullement à la « sincérité » de ses excuses.

Permettez-moi de m’interroger publiquement : Selon quels critères M. Aounit, qui parait-il est un expert en la matière apprécie-il la sincérité des excuses des uns ou des autres ?

Il y a deux ans déjà, le MRAP avait accepté solennellement les excuses de Dieudonné, après son scandaleux sketch du rabbin faisant le salut nazi. Et M. Aounit n’avait alors, visiblement, pas douté un seul instant de la sincérité de l’artiste à tel point que, depuis, le MRAP n’a pas levé le petit doigt pour s’inquiéter des nouvelles outrances de Dieudonné, pour les condamner ou pour lancer des poursuites devant les tribunaux. J’ai comme l’impression que l’antisémitisme de Dieudonné fait partie des sujets que l’on oublie d’évoquer au MRAP, que son dossier a du être égaré quelque part.

L’humoriste, en tout cas ne leur en tient pas rigueur. Bien au contraire ! Il a décidé de faire équipe avec Mouloud Aounit. La semaine dernière, Dieudo a en effet annoncé son intention de s’associer aux poursuites lancées par le MRAP contre Alain Finkielkraut.

Dieudonné et Mouloud Aounit, marchant main dans la main, c’est une sorte de nouveau tandem, pas très comique mais qui est finalement bien dans l’air du temps.

Dieudonné l’antisémite doit pouvoir, je l’imagine, apporter beaucoup à une organisation comme le MRAP. Sera-t-il considéré comme un allié encombrant ?
Au point où nous en sommes, je n’en suis même pas certain.

Clément Weil-Raynal,

RCJ, le 27 novembre 2005