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Publié le 27 Août 2015

Les cinq doigts du Thalys

« Dans un moment comme celui-ci il faut se lever et faire quelque chose. Ne restez pas passifs. Levez-vous. »

Par Jean Taranto, publié dans le Times of Israel le 24 août 2015
Ce  qu’ont fait ces cinq hommes français, britannique et américains en entrant en terre arrageoise depuis Bruxelles-Midi et en maîtrisant un adversaire torse-nu, armé de 9 chargeurs de 10 cartouches et d’un fusil-mitrailleur d’assaut doit être médité en Israël et dans toute l’Europe : quand une vie ou 100 vies sont en jeu, on ne compte ni combien elles sont, ni combien elles valent, ni de quelle religion ou parti politique elles dépendent. Ni si elles sont religieuses ou laïques. On sur-vit !
Je suis incapable de dire ce que j’aurais fait à leur place, et que personne ne s’avise de couler dans le marbre une « évidence » de l’acte fraternel.
Mais j’aurais pensé aux miens et vu les moments les plus importants de ma vie défiler sous mes yeux, et probablement pas les plus spectaculaires ni les plus honorables aux yeux des autres. C’est ce « regard pour soi, en soi » qu’il faut toujours garder à l’esprit, y compris dans les moments de tranquillité, de joie et de paix.
Cela est une prévention efficace contre le mépris, l’indifférence et, finalement, le meurtre ; la mémoire d’où l’on vient et de qui l’on est. Caïn n’a pas tué son frère gratuitement. Il l’a tué PARCE QU’IL ETAIT SON FRERE. Au nom de sa fraternité. Il l’a tué par convoitise d’héritage alors qu’il en avait sa part. Il a OUBLIE qui il était et DE QUI il venait.
Ce « mystère » de la convoitise du « Bien » que donne le « Bon » (seul D. est Bon) est sempiternel. Il nous appartient de le percer à jour et de le transcender dans nos actions et nos paroles « bonnes ».
Il faudra aussi s’interroger rudement sans doute, sur l’amnésie RECURRRENTE qui frappe l’Europe, inépuisable sujet de réflexion pour moi. Cela est à rapprocher, peut-être, des constantes récriminations des hébreux, qui, bien qu’ayant « connu » la manne, ont alterné avec obstination entre la certitude de la louange et sa mise en doute. Cela est une première question : la manne : « qu’est-ce que c’est » ?
Qu’est-ce qui fait qu’ayant l’Evidence du « mal » et du « bien », du « bon » et du « mauvais » sous les yeux, les yeux restent fermés et le coeur contraint ? Et qu’est-ce qui fait que parmi 300 passagers 5 ou peut-être plus, dont trois se sont trouvés là et ne devaient pas y être, se lèvent et DECIDENT d’agir ? La décision est création disait Erasme.
Pour cette dernière question, j’ai une réponse : c’est pour que soit manifesté que LA VOLONTE D’AGIR est PLUS EFFICACE que la FATALITE DU MAL. Une évidence ?.. Alors….? Lire l'intégralité.