Tribune
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Publié le 12 Juillet 2015

Comment BDS est devenu la manière politiquement correcte de délégitimer Israël

En brouillant les pistes, l’effort de boycott s’immisce et voici l’impact d’un mouvement qui avait à l’origine laissé de marbre les dirigeants juifs.

Par Amanda Borschel-Dan, publié dans le Times of Israel, le 11 juillet 2015
 
Alors qu’ils étaient encore sous le choc des attaques suicide sporadiques de la dernière phase de la deuxième Intifada, de nombreux Israéliens, il y a une dizaine d’années, se sont également autorisés à nourrir certains espoirs pour, sinon la paix, alors au moins plus de tranquillité.
 
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon et Mahmoud Abbas étaient considérés comme étant plus ouverts d’esprit pour la paix d’esprit que le, en grande partie non regretté, Yasser Arafat.
 
Puis, il y a 10 ans, le 9 juillet 2005, tandis que les derniers préparatifs étaient en cours pour le désengagement des implantations israéliennes de Gaza, un collectif de 170 militants et d’organisations palestiniennes ont lancé le premier appel au Boycott, Désinvestissement et Sanctions d’Israël.
 
L’impulsion de ce premier appel BDS s’était accompagnée de l’absence ostensible d’une réponse d’Israël et de la communauté internationale un an après la publication d’un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) qui a déclaré que des parties de la barrière de sécurité d’Israël construites sur les Territoires palestiniens occupés sont illégales.
 
La clôture de sécurité, une idée qui a pour la première fois germée en 1992 et qui a été lancée par le Premier ministre Yitzhak Rabin, a été approuvée en 2000 par le Premier ministre Ehud Barak.
 
Sa construction a été rapide et a été suivie au cours de la deuxième Intifada et la clôture, en plus de larges incursions de Tsahal en Cisjordanie, a largement contribué à la baisse spectaculaire des attentats-suicides, et a donc permis de sauver des centaines de vies israéliennes.
 
Pour les Palestiniens, cependant, la clôture est une pierre angulaire humanitaire, signifiant la réduction de leur liberté de mouvement et un accès diminué aux besoins de base tels que les sources d’eau.
 
Comme l’indiquait un rapport des Nations unies de mars 2005, « Il est difficile d’exagérer l’impact humanitaire de la barrière. La route à l’intérieur de la Cisjordanie sépare les communautés, l’accès des populations aux services, les moyens de subsistance et des équipements culturels et religieux ».
 
Tout comme dans le premier boycott organisé qui a été répertorié dans l’Histoire, organisé en Irlande en 1880 contre l’agent des terres britannique Charles C. Boycott, les organisateurs palestiniens ont lancé l’initiative BDS avec un programme à trois points.
 
Appelés dans le jargon BDS les « trois niveaux », le document demande aux « gens de conscience » de forcer Israël à respecter « ses obligations en vertu du droit international » en :
 
« Mettant fin à son occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes occupées depuis juin 1967 et le démantèlement de la barrière de sécurité. Reconnaissant les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à la pleine égalité. Respectant, protégeant et en faisant la promotion des droits des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU ».
 
Les partisans du document original ont inclus une large partie de partis politiques palestiniens, de syndicats et d’organisations qui « représentent les trois parties intégrantes du peuple de la Palestine : les réfugiés palestiniens, les Palestiniens sous occupation et les citoyens Palestiniens d’Israël ».
 
De premier abord, le mouvement BDS est une forme non violente de protestation sociale de base : quoi de plus naturel que des militants demandant aux gens de mettre leur argent – ou pas – où leurs bouches se trouvent ? Certes, pour beaucoup de ceux qui souscrivent aux méthodes du mouvement BDS, ils sont utilisés uniquement dans la protestation et comme une critique de la politique du gouvernement israélien.
 
Ce qui le rend si controversé – et si insidieux – est l’objectif auto-déclaré de ses tactiques par certains fondateurs et organisateurs du mouvement BDS : la fin de l’Etat d’Israël.
 
Partout dans le monde, des campus universitaires aux supermarchés, les communautés sont de plus en plus polarisées entre les camps pro ou anti-BDS. Et à partir de cette semaine, dans le tourbillon des lettres d’Hillary Clinton rédigées en des termes énergiques aux dirigeants juifs, qui lutte contre le BDS, fait partie des élections présidentielles des États-Unis de 2016... Lire l'intégralité.