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Par François-Xavier Gomez, publié dans Libération le 12 juin 2015
Juliette Gréco a tenu bon : l’égérie de Saint-Germain-des-Prés, 88 ans, s’est produite à Tel Aviv, le 4 mai, dans le cadre de sa tournée d’adieux. Comme tous les artistes programmés en Israël, elle a été la cible de pressions, de pétitions et de lettres ouvertes pour la dissuader de «soutenir l’apartheid», dans le cadre des campagnes orchestrées par BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), un mouvement international lancé en 2005. «Il faut toujours aller partout, c’est une lâcheté de ne pas le faire», avait réagi, deux semaines auparavant, la chanteuse dans un entretien à l’AFP, ajoutant : «Le boycott ne sert pas à grand-chose, je crois à la parole, à l’échange.»
Il arrive aussi que les arguments de BDS fassent mouche: la chanteuse américaine Lauryn Hill a annulé son concert à Tel Aviv en mai, faute de pouvoir se produire aussi à Ramallah (Cisjordanie), comme elle le souhaitait. Certains artistes renoncent à leur voyage sans pour autant apporter leur soutien à BDS. En août 2013, le Malien (musulman) Salif Keita était invité au festival des Musiques sacrées de Jérusalem. Après avoir assuré aux organisateurs qu’il ne répondrait pas aux sollicitations de ne pas se rendre en Terre sainte, il craquait deux jours avant l’événement: il expliquait sur Facebook qu’il craignait des conséquences sur la suite de sa carrière, qualifiant de «terroristes» les organisations pro boycott. Ses compatriotes Amadou et Mariam, soumis aux mêmes pressions, avaient chanté dans la même manifestation deux jours auparavant, et leurs activités artistiques, à notre connaissance, n’en ont pas souffert… Lire l’intégralité.
Source : http://www.liberation.fr/monde/2015/06/12/le-boycott-d-israel-cote-artistes_1328464