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Nos pays ont toujours un temps de retard et commettent des erreurs dont profitent nos ennemis, comme l’illustre l’épisode de la chute de Mossoul. Pour affaiblir le Premier ministre chiite irakien al-Maliki, proche de Damas et de Téhéran, qui marginalise les sunnites, l’Occident lui refusa un appui aérien. La catastrophe stratégique et humanitaire qui s’ensuivit érigea Daesh de simple pion régional en acteur mondial se jouant des grandes puissances, avec un territoire agrandi, un effectif de 30 000 combattants, multiplié par trois en quelques mois, dont de nombreux Occidentaux formés au pire, équipé avec du matériel militaire sophistiqué récupéré sur l’armée irakienne en déroute, des moyens financiers conséquents et un trésor de guerre dépassant désormais 3 milliards de dollars. La politique d’isolement de Damas pour ne pas renforcer le régime dictatorial de Bachar el-Assad, la mise au ban de l’Iran du fait des contentieux passés et de la question du nucléaire, la mise à l’écart de l’Égypte, en raison des critiques liées à la prise de pouvoir et aux méthodes musclées contre les Frères Musulmans, le double jeu de la Turquie avec les mouvements terroristes, la non-prise en compte des risques pour le Liban et la Jordanie… tout cela conduit à l’impasse stratégique dont tirent profit les extrémistes et dont sont victimes les minorités notamment chrétiennes qui résident depuis deux millénaires dans la région.
Au rythme actuel, on annonce trois ans au mieux pour en finir avec cette gangrène. Peut-on se le permettre ? Plus nous tardons à l’éradiquer, plus elle étendra ses ramifications dans le monde… Lire la suite.