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«Les Juifs ont de l’argent», disent les agresseurs de Créteil, comme d’autres disent «les Juifs ont du pouvoir, les Juifs ont ceci, les Juifs font cela…» Ces locutions immondes qu’on pensait en voie de disparition depuis la guerre ont trouvé une seconde jeunesse dans la société française traversée de haines communautaires.
Les actes judéophobes doivent évidemment être sanctionnés sans faiblesse et les paroles combattues avec énergie. Mais qui les diffuse ? On incrimine souvent l’écho en France du conflit israélo-arabe. De fait, la statistique des actes antisémites gonfle à chaque poussée de fièvre au Proche-Orient.
On aurait tort de s’arrêter là.
Il y a aussi la montée générale de l’intolérance, liée au recul de l’universalisme républicain, qu’on retrouve, par exemple, dans un autre chiffre : celui des agressions anti-musulmanes, lui aussi en forte hausse.
Comme toujours, l’obsession de l’identité, favorisée par tant de discours médiatiques prononcés au nom de la lutte contre le «politiquement correct», débouche immanquablement sur la persécution des minorités.
Il y a enfin la banalisation du discours anti-juif organisée avec acharnement par un Soral ou un Dieudonné, que certains ont voulu nous faire prendre pour des rebelles originaux et intéressants. Désastreuse irresponsabilité…