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Son auteur, Ben Izaak (pseudonyme d’un grand producteur de cinéma qui se lance tardivement dans l’écriture et la réalisation) a délibérément renoncé à faire vibrer la fibre émotionnelle pour se concentrer sur l’autopsie d’un échec policier. Toute la chaîne de commandement et d’exécution de la brigade criminelle de la PJ parisienne est convoquée devant la caméra pour expliquer ce qui n’a pas marché, et pourquoi les auteurs de ce crime barbare n’ont pu être repérés et mis hors d’état de nuire avant d’abandonner, mourant, leur otage au bord d’une voie ferrée de la banlieue sud de Paris. La réponse apparaît dans son aveuglante et terrifiante simplicité : ces professionnels de grande qualité, techniquement aguerris, n’ont pas suffisamment pris en compte la dimension « nouvel antisémitisme », celui des cités de banlieues, pour ne traiter l’affaire que sous l’angle de l’enlèvement crapuleux.
La police, comme beaucoup d’autres professions, se réfère à ce qui a déjà eu lieu pour trouver des solutions à ce qui advient. Un profilage psychosocial plus fin des auteurs de l’enlèvement, tenant compte des intuitions de la famille Halimi et de l’évolution de la « pensée-banlieue », aurait peut-être induit un modus operandi plus approprié. En publiant, par exemple, le portrait-robot de « l’appât », et en donnant à ce rapt une publicité poussant les ravisseurs à la faute, et des témoins de la cité de Bagneux où Ilan était séquestré à informer la police de leurs soupçons. Le déni de la dimension antisémite de ce crime s’est poursuivi jusqu’à la Cour d’assises, comme le montre l’entretien avec une des avocates des criminels, interrogée par Ben Izaak… Lire la suite.
« L’Assassinat d’Ilan Halimi », un documentaire de Ben Izaak
Vendredi 17 octobre 2014 à 23h20, sur France 3
Causeur: http://www.causeur.fr/ilan-halimi-pour-memoire-29719.html