Tribune
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Publié le 16 Juillet 2014

Proportion, disproportion et distorsion : une vérité pour deux peuples

Par Yossi Gal, Ambassadeur d’Israël en France, publié dans le Monde le 15 juillet 2014

Proportion, disproportion et distorsion : une vérité pour deux peuples Alors que l'opération ''bordure protectrice'' en est à sa deuxième semaine les notions de proportion et de non-proportionnalité refont surface avec l'insoutenable hypocrisie de la ritournelle sordide et remarchée d'une propagande honteuse qui faute de base acceptable a perdu depuis bien longtemps toute valeur.

Pourtant, disproportion il y a, c'est vrai. Disproportion lorsque' Israël n'a pour seul et unique objectif la sécurité de ses citoyens et qu'il est sous les feux incessants des roquettes et missiles tirés depuis la bande de Gaza sur sa population, alors que dans le même temps, le Hamas met volontairement en péril les citoyens du territoire qu'il contrôle. Disproportion lorsque cet arsenal diabolique entre les mains du Hamas est dirigé vers les populations civiles israéliennes dans le seul et unique objectif de faucher au hasard un maximum de vies humaines, alors qu'Israël averti méticuleusement et systématiquement la population civile de Gaza de fuir les maisons, bâtiments publiques et autres écoles ou hôpitaux qui servent de caches aux roquettes et aux missiles du Hamas.

Gaza, otage du terrorisme

Disproportion lorsqu'Israël se préoccupe du sort des gazaouis, pardon, lorsqu'Israël est le seul à se préoccuper du sort des gazaouis, en les appelant à fuir les zones utilisées par les combattants du Hamas pour tirer leurs missiles, alors que ce même Hamas- passé maitre dans l'utilisation massive et systématique des populations civiles comme boucliers humains- menace et puni quiconque aurait le malheur de vouloir sauver sa vie en fuyant les zones de combat.

Disproportion enfin lorsqu'Israël accepte ce matin la proposition de cessez-le-feu égyptienne a lors que le Hamas la refuse.

Quelle réponse appropriée, décente, le Hamas apportera-t-il s'il est un jour questionné par son propre peuple sur la façon dont il a engagé, initie, et mené, ce conflit morbide dont les Israéliens n'ont jamais voulu et dans lequel ils ont essayé de toutes leurs forces de ne pas se laisser entraîner ? Quel bon prétexte ou quel mauvais alibi donnera-t-il à une population prise en otage par une entité terroriste qui choisit de dilapider l'argent d'un peuple aux abois pour s'armer jusqu'aux dents dans un but un seul : la destruction de l'état juif.

Israël n'est pas en guerre contre le peuple palestinien. Israël est en guerre contre un mouvement terroriste : le Hamas. La coopération sécuritaire entre Israël et la Cisjordanie ne s'est jamais démentie ces dernières années. Elle se poursuit encore aujourd'hui, plus que jamais. Car l'ennemi numéro un du peuple palestinien n'est pas celui qu'on croit. Le Hamas prend la population de Gaza en otage. Il lui ôte le droit à une vie décente, le droit à toute velléité de paix, jusqu'au droit même à la préservation de son intégrité physique. Disproportion et distorsion enfin, lorsque les militants pour la paix en Israël, Juifs et Arabes réunis, scandaient hier, contre le Hamas ''ensembles dans la douleur, ensembles dans l'espoir'', alors que dans le même temps les militants de la cause palestinienne dans les rues de Paris choisissaient de scander dans un même élan de haine des slogans anti-israéliens et antisémites, plutôt que de condamner fermement ce même Hamas, pourtant seul initiateur de la souffrance de ce peuple dont ils se prétendent solidaires sans savoir de quoi il souffre et de quel bourreau il est la victime.