Actualités
|
Publié le 30 Mai 2014

Intervention de M. Philippe Bertoux, coordinateur politique de la représentation permanente de la France auprès des Nations unies, lors du débat du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme

28 mai 2014

Permettez-moi de remercier les ambassadeurs d’Australie, de Lituatnie et vous-mêmes pour leurs présentations et pour le leadership exercé à la tête des comités respectifs. Je m’associe aussi à la déclaration que prononcera tout à l‘heure le représentant de l’Union européenne. Le terrorisme reste une menace plus présente que jamais, comme est venue nous le rappeler l’actualité tragique récente.

La France joint sa voix à tous ceux qui ont condamné avec la plus grande fermeté la tuerie effroyable intervenue au musée juif de Bruxelles. Nous exprimons de nouveau notre pleine solidarité avec le peuple belge dans cette épreuve et nous adressons nos profondes condoléances aux familles des victimes.

Pour que la lutte contre le fléau du terrorisme soit efficace, ce Conseil, à travers le Comité de sanction contre Al-Qaïda, doit disposer d’un outil flexible permettant une mise sous sanctions rapide quand l’urgence l’exige. C’est dans ce cadre que quelques jours après le Sommet de Paris sur la sécurité au Nigéria tenu le 17 mai, le Comité a pris la décision le 22 mai de placer le groupe Boko Haram sous sanctions, décision que mon pays a coparrainée.

Il est indispensable de poursuivre nos efforts visant à une mise à jour de la liste de sanctions, afin qu’elle reflète correctement les menaces émergentes en matière de lutte contre Al-Qaïda. Aujourd’hui, la France est particulièrement préoccupée par un phénomène nouveau, celui des « combattants étrangers » : ces « combattants » sont des jeunes gens qui s’autoradicalisent et partent combattre aux côtés de terroristes. Ils représentent une menace pour les pays où ils se rendent, mais également pour leurs pays d’origine, où il est probable qu’ils reviendront s’installer. Il est urgent que le Comité des sanctions prenne des mesures contre ce phénomène, et notamment contre les filières qui contribuent à leur acheminement.

Enfin, il faut que les procédures de désignation et de radiation de la liste de sanctions respectent les libertés fondamentales des personnes inscrites sur la liste. En créant, puis en renforçant le mandat du Médiateur, les dernières résolutions ont permis d’améliorer les garanties de procédures. Alors que le Conseil s’apprête à réexaminer le mandat du Comité 1267, il est important qu’il poursuive l’amélioration de ces garanties.

Au-delà du Comité de sanctions contre Al-Qaïda, cette question des « combattants étrangers », qui constitue donc une nouvelle menace, doit être prise au sérieux par l’ensemble des organes des Nations Unies en charge du contre-terrorisme. Nous encourageons donc le Comité contre le terrorisme à continuer à s’intéresser à cette problématique, d’autant que son nouveau mandat, défini par la résolution 2129, inclut la nécessité de s’intéresser aux tendances récentes en matière de terrorisme.

Nous saluons également le fait que ce Comité s’intéresse particulièrement aux nouvelles menaces, à travers la tenue de discussions relatives à la résolution 2133 sur les enlèvements contre rançons.

Enfin, nous souhaiterions remercier la Direction exécutive pour son programme de travail incluant plusieurs « visites de suivi », qui permettent de s’assurer de la bonne mise en œuvre par les Etats membres des prescriptions de ce Conseil en matière de lutte contre le terrorisme, à savoir les résolutions 1373, mais également 1624. Il est essentiel de poursuivre ce dialogue avec les Etats membres, en effectuant un suivi régulier de ces visites… Lire la suite.

Source: http://www.franceonu.org/la-france-a-l-onu/espace-presse/interventions-en-seance-publique/conseil-de-securite/article/28-mai-2014-conseil-de-securite