Le CRIF en action
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Publié le 10 Février 2014

Echo-unir circoncision

Le 1er octobre 2013, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a adopté une résolution 1952 (2013) sur le droit des enfants à l’intégrité physique.

Ce texte assimile notamment la circoncision à une mutilation sexuelle, comparable à l’excision des enfants de sexe féminin.

Cette résolution, bien que non contraignante, invite les pays membres du Conseil de l’Europe, à prendre des mesures visant à l’interdiction de la circoncision pour des raisons non médicales.

Dans la prolongation de cette résolution, la Commission des questions sociales, de la santé et du développement durable a organisé un échange de vues le 28 janvier 2014, regroupant des parlementaires, des représentants religieux, des experts et des invités.

La séance de cette commission a été introduite par la projection d’un film particulièrement partial de 40 min dont la visée était de montrer les pires complications possibles d’une circoncision.

 

 Rien que ce fait suffit à démontrer la partialité de certains membres de cette Assemblée.

 

Les opposants à la circoncision ont argué du fait qu’il ne s’agit pas  de blesser une religion, mais de promouvoir le droit des enfants.

 

Selon leurs thèses, ce droit serait supérieur au droit à la liberté religieuse, aux droits des parents à éduquer leurs enfants…

 

Le professeur Bernard Lobel – urologue – et le professeur Silay - urologue pédiatrique à Istanbul - ont présenté les avantages de la circoncision et dénoncé toute conséquence traumatique pour l’enfant lorsqu’elle est pratiquée dans les bonnes conditions actuelles en Europe.

 

Le Dr Nachman Shai représentant la délégation israélienne – qui bénéficie du statut d’observateur au sein du Conseil de l’Europe – a pu projeter un film de 10 min et a indiqué vouloir tout mettre en œuvre pour que la résolution soit abrogée.

 

« Pour la première fois depuis la Shoah, nous nous interrogeons sur notre avenir au sein de l’Europe », a affirmé solennellement le Grand Rabbin Gutman et le rabbin Moshé Levin – représentant la Conférence européenne des rabbins a dénoncé « un acharnement envers l’un des préceptes fondamentaux du judaïsme ».

 

Parmi les parlementaires présents, M.André Reichardt s’est dit choqué par le fait que la résolution place sur le même plan circoncision et excision et que cela ne peut donner un « caractère modéré » à cette résolution. Il a rappelé que la circoncision religieuse est inhérente à l’identité religieuse.

 

Sollicités par le CRIF national afin de le représenter au Conseil de l’Europe, tous les membres du CRIF Alsace se sont mobilisés afin d’y participer et de défendre une position commune.

 

C’est ainsi que le CRIF, associé à la Conférence des Rabbins Européens, au  B ‘nai B’rith, à la WIZO, au Conseil International des femmes juives ont diffusé une lettre à l’intention des parlementaires – voir extraits ci-dessous -, lettre qui a pu être lue solennellement par Brigitte Kahn lors de la séance et remis en main propre à tous les participants le 28 janvier 2014.

 

Ce débat viendra alimenter la réflexion du Comité des Ministres dont la date n’est pas encore fixée.

 

Les atteintes au respect de notre liberté religieuse (circoncision, abattage rituel) doivent faire l’objet d’une constante vigilance, notamment dans les instances européennes et tout particulièrement au Parlement Européen qui lui dispose, contrairement au Conseil de l’Europe, d’un pouvoir règlementaire qui s’impose aux pays membres.

 

CRIF Alsace

 

Extrait de la lettre aux parlementaires du Conseil de l’Europe :

 

En ne dénonçant pas aujourd’hui le fait d’aborder la circoncision, dont l’intérêt en terme de Prévention et Santé publique a été scientifiquement démontré, dans la même résolution que celle consacrée aux violations de l’intégrité de l’enfant, contribuez-vous à promouvoir la Démocratie en Europe ?

 

En ne dénonçant pas aujourd’hui la stigmatisation d’une fraction de sa population en raison de ses croyances religieuses, contribuez-vous à promouvoir la Démocratie et la Paix en Europe ?

 

Enfin, en ne dénonçant pas aujourd’hui le risque d’une législation qui aboutirait à  la disparition progressive de certaines religions, en mettant en cause une base fondamentale de leur transmission de générations en générations depuis des millénaires, contribuez-vous encore à promouvoir la Démocratie en Europe ?

 

… A l’aube de cette année nouvelle, nous avons confiance en vous pour modifier ce texte : votre démarche contribuera ainsi à légitimer le Conseil de l’Europe auprès de 800 millions d’Européens comme le pilier essentiel  de défense de la Démocratie, et à gagner la guerre face à ceux qui la bafouent.

CRIF