Tribune
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Publié le 8 Novembre 2013

Nucléaire: le chemin de crête du négociateur en chef iranien

Par Renaud Girard

 

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, est chargé par Téhéran de mettre fin à l'isolement international de son pays, tout en ménageant les susceptibilités nationalistes de certains de ses compatriotes.

Quand il négocie à Genève sur le dossier nucléaire de son pays avec le groupe des six mandatés par l'ONU (Grande-Bretagne, France, Allemagne, États-Unis, Russie, Chine), le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères a intérêt à avoir d'excellents crampons aux pieds. Car sa mission est d'avancer, pas à pas, sur une ligne de crête très étroite et très glacée.

 

Avancer: Mohammad Javad Zarif (MJZ) est chargé d'appliquer la stratégie du nouveau président de la République islamique, Hassan Rohani, consistant à mettre fin à l'isolement international de l'Iran. À cause d'un programme de fabrication de combustibles nucléaires que les Occidentaux soupçonnent d'être militaire et non civil, le pays est sous le coup d'un triple train de sanctions: onusiennes, européennes, américaines.

 

Étroitesse du chemin de crête: c'est un dossier que l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), basée à Vienne, et les puissances occidentales suivent de très près depuis une douzaine d'années. À Washington, Londres et Paris, on sait que le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), dont l'Iran est signataire, autorise un pays à enrichir de l'uranium à des fins de production d'énergie électrique. Mais les ­Occidentaux ne comprennent pas pourquoi l'Iran fait actuellement tourner 18. 000 centrifugeuses enrichissant de l'uranium, alors que le pays ne dispose d'aucune centrale pour y brûler les barres du combustible qu'il produit.

 

«C'est un droit inaliénable ; nous n'y renoncerons jamais», répétait dans un entretien au Figarole ministre Zarif, juste avant de prendre son avion pour Genève, mercredi 6 novembre, en début d'après-midi... Lire la suite.