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Publié le 3 Septembre 2013

A-t-on oublié au Sénat, que le Talmud rapporte l’injonction de ne pas faire souffrir les animaux ?

Extrait du discours prononcé par le Richard Wertenschlag, Grand Rabbin de Lyon, lors de la cérémonie du souvenir du 1er septembre 2013.

 

A-t-on oublié au Sénat, que le Talmud rapporte l’injonction, faite aux fils de Noé de pratiquer les 7 lois noa’hides et particulièrement de ne pas faire souffrir les animaux, en leur arrachant un membre de leur vivant ni de consommer leur sang, leur instinct vital ? 

Particulièrement dans ces temps de crise économique, nous devons plus que jamais, nous unir et favoriser la concorde

La méthode pratiquée par le judaïsme a comme seul souci de faire souffrir le moins possible l’animal mis à mort, le couteau utilisé n’ayant pas la moindre ébréchure, la lame devant être parfaitement aiguisée. Il convient de ne pas tuer la bête et son petit, l’un en présence de l’autre. Le sang versé doit immédiatement être nettoyé ou recouvert afin de ne pas effrayer l’animal suivant devant subir le même sort. Les juifs pratiquants ne consomment pas même un jaune d’œuf, ayant une tache de sang.

 

Notre communauté se sent blessée par ces récentes prises de position partiales, s’inscrivant dans cet enseignement du mépris qui a fait tant de mal à notre peuple, dénoncé, avec tant de lucidité, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, par Jules Isaac. Le nazisme a commencé par interdire dès 1933 l’abattage rituel au nom d’une civilisation, défendant le bien-être animal, on connaît la suite, il a mis au point pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une entreprise d’assassinat industriel, de tout un peuple, sans la moindre pitié pour tous ces 6 millions d’êtres humains innocents.

 

Marqués par les conséquences tragiques de ces monstrueuses déviances morales et n’oubliant pas les leçons de l’Histoire, nous dénonçons énergiquement cette mise en cause de nos traditions religieuses, pratiquées depuis 3500 ans, et de nos droits si durement acquis, après tant d’épreuves et de persécutions. Le respect de notre observance du shabbat et de nos fêtes, comme celui de nos lois alimentaires, doit être préservé à tout prix. Il en va de l’avenir et de la pérennité de notre communauté  en France et du droit à notre existence spirituelle.

 

Le rôle de nos décideurs et de nos législateurs est de conduire le bateau à bon port, comme le chef de vaisseau. Mais si le navire s’étiole et se brise en plusieurs morceaux, il court à sa perte, il va sombrer dans les abymes de la mer. Il doit obligatoirement rester soudé, malgré la diversité de ses composantes.

 

Particulièrement dans ces temps de crise économique, nous devons plus que jamais, nous unir et favoriser la concorde, en travaillant ensemble pour réussir, dans le respect de nos différences et non pas en cherchant à les gommer, selon les méthodes totalitaires de sinistre mémoire.