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La construction de la synagogue a pris du retard pour des raisons évidentes de financement et le Consistoire de Paris devrait s'intéresser davantage à ce projet pilote
Le maire de la ville, Hugues Rondeau reconnaît que, pour une fois, il a eu une vraie bonne idée, une idée qui a fait son chemin et qui a été qualifiée par l'ONU de « cité pour le dialogue entre les croyances. » Le programme de l'Esplanade des Religions est conçu comme étant un facteur de paix et un élément bénéfique pour la stabilité sociale. Certains vont même jusqu'à penser que cette expérience devrait servir, à la limite, de véritable laboratoire sociologique, où chacun conserve son identité propre, tout en côtoyant des adeptes d'autres conceptions religieuses.
Dans la pratique, même si tous les lieux de culte ne sont pas totalement achevés, des contacts fréquents ont lieu, les rencontres et les conférences se multiplient, sans que, pour autant, qui que ce soit tente de faire du prosélytisme. Rendre visite à un catholique, un musulman ou un protestant contribue à vivifier la notion du « vivre ensemble ».
I1 ne s'agit pas, pour autant, d'un quelconque syncrétisme, mais les responsables religieux reconnaissent que la connaissance des pratiques des autres constitue une excellente manière de vivre en parfaite harmonie.
Le rabbin Guy Benarousse n'est pas effrayé par ce voisinage. Il n'a plus de doutes et se réjouit de voir fleurir des échanges fructueux entre les uns et les autres. Oubliant les divergences et les divisions, l'imam, le curé, le moine et le rabbin dialoguent sans hypocrisie .
Ici le partage des idées se fait dans l'honnêteté et les échanges se multiplient, sans le moindre danger d'une quelconque recherche de convertir l'autre à ses propres idées. Et si cela est rendu possible, c'est parce que la dynamique engendrée par l'esplanade des religions se maintient au coeur du respect des autres.
La construction de la synagogue a pris du retard pour des raisons évidentes de financement et le Consistoire de Paris devrait s'intéresser davantage à ce projet pilote, le soutenir et même le promouvoir afin de démontrer que l'institution napoléonienne est à même de s'inscrire dans le mouvement actuel d'ouverture aux autres.
Moïse Cohen, président d'Honneur du Consistoire de Paris.
Source : Actualité Juive n° 1262 - jeudi 11 juillet 2013