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L’objectif de cette tournée était double. Tout d’abord de montrer à travers une action symbolique forte que le dialogue entre communautés n’est pas une utopie, et de présenter le travail réalisé en faveur de la réinsertion des jeunes en déshérence grâce au sport.
C’est à l’initiative de l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France), de SOS Racisme, des associations Baït Ham et Baït Esther, prenant en charge des adolescents désocialisés, du CRIF Marseille-Provence et du Centre Culturel Edmond Fleg que ce voyage a été rendu possible.
Lorsqu’Henri Cohen-Solal, l’un des fondateurs de Baït Ham, était venu, il y a quelque mois, présenter son travail au Centre Culturel Edmond Fleg (http://coolisrael.fr/6872/bait-ham-une-succes-story-entre-la-france-et-israel), il avait promis d’y revenir avec cette équipe composée de 15 jeunes Juifs et Arabes issus de milieux défavorisés, originaires du village arabe d’Abou Gosh (district de Jérusalem) et de Kiriat Yearim. C’est désormais chose faite et le programme de cette visite, le 25 avril, a été particulièrement dense.
Visite à la Mairie des 1-7 arrondissements
Tout d’abord, ils ont été reçus au sein de la mairie du 1er secteur de Marseille par le Député-Maire Patrick Mennucci. Abu Jaber a évoqué son action « en faveur du dialogue interculturel et de la paix. » Il a montré comment à travers le sport et grâce au travail associatif « on pouvait tout à la fois resocialiser des adolescents en déshérence et rapprocher les communautés juives et arabes. » Edgar Laloum, psychologue d’origine française, a expliqué comment une expérience ponctuelle de prévention de la délinquance est devenue un réseau national et les solutions qui ont été adoptées.
Patrick Mennucci et son adjointe Évelyne Sitruk ont présenté à leur tour leur expérience sur le terrain de la cité phocéenne et prévoient d’accueillir prochainement une troupe de danse formée selon le même principe. Les jeunes joueurs ravis, à la fin de l’entretien, ont procédé à un « échange de maillot ». Patrick Mennucci est bien décidé à répondre à l’invitation de Salim Jaber et de se rendre à Abou Gosh pour voir concrètement comment les solutions évoquées ont été mises en œuvre.
Le Pavillon M comme Marseille Capitale Européenne de la Culture
Ensuite la délégation s’est rendue au « Pavillon M », lieu de présentation des activités pour cette année où Marseille est « Capitale européenne de la Culture ». Les y attendait l’adjoint au Maire, Daniel Sperling », délégué au « Plan Marseille Mieux Vivre Ensemble », et Pascale Gauthier-Keogh représentant le Consulat général d’Israël à Marseille.
Ils ont visité les lieux, assisté à des projections, et se sont rendus au « Café Disengoff » où se tient l’exposition sur le Bauhaus pour la semaine israélienne. Le groupe a retrouvé bien des points communs entre la cité phocéenne, ce port ouvert sur la Méditerranée ayant accueilli au long de son histoire des populations de tous les horizons, et la terre d’Israël. Ce qu’a confirmé, Daniel Sperling dans son discours au nom du Maire Jean-Claude Gaudin, « Cela nous paraissait une évidence de les accueillir ici ».
Et pour finir au Centre Fleg
Puis, pour finir, direction Centre Edmond Fleg pour un débat et une conférence de presse en présence des représentants des institutions juives, le CRIF, le FSJU et le CIM, ainsi que des élus. C’est le Président du Centre Fleg, Hagay Sobol qui a accueilli la délégation au nom de Michèle Teboul, Présidente du CRIF et c’est Élie Benarroch, Président du FSJU qui a assuré la traduction.
Salim Jaber a fait un peu d’histoire à propos de sa ville pour que l’assistance comprenne mieux le contexte. Il a précisé « Je suis un Hadj, c’est-à-dire que j’ai fait le pèlerinage de La Mecque ». Cela nous ramène au XVIème siècle où le Sultan turc de l’époque avait fait venir du Caucase plusieurs familles pour garder la route menant jusqu’au premier lieu saint de l’islam. Et c’est une de ces familles, propriétaire du terrain qui a donné son nom à la ville. Cette localité a toujours eu une position particulière en raison de son hospitalité et de sa tolérance. « En particulier, lors de la création d’Israël, nous avons vu là, l’opportunité de bénéficier de l’apport de ces populations juives et de créer un État moderne ». Ainsi, la population arabe d’Abou-Gosh a adopté une position de neutralité lors de la guerre de 1948. Mieux encore, « de nombreuses négociations de paix se sont déroulées dans notre ville. Ce ne sont que les actes extrémistes qui ont été des obstacles, l’intifada ou l’assassinat de Rabin ».
Aujourd’hui, les habitants de Jérusalem viennent en nombre bénéficier du cadre exceptionnel, des installations dédiées au tourisme. « Et de plus en plus de couples juifs viennent se marier ici ».
Mais comme partout, il existe des problèmes sociaux et c’est là que sont intervenues les associations Baït Ham et Baït Esther. « C’est incroyable ce qu’ils ont pu faire. Je laisse donc la parole à Meir Russo ». « Ces jeunes que les problèmes sociaux et la précarité condamnaient à la délinquance se sont réinsérés par le sport, le football et ont découvert l’autre ». « Aujourd’hui, non seulement ils forment une équipe soudée, mais ils préparent l’avenir de ce pays ».
« Quand les mots ne passent plus, le foot permet le dialogue »
C’est à Yoann Sportouch au nom de l’UEJF qu’est revenue la tâche de dire le dernier mot. « Nous tenons à rencontrer les pouvoirs publics pour leur montrer que la cohabitation est possible ». « Il n’y a aucune raison de transposer ici le conflit du Moyen-Orient ». « Car là où les mots ne passent plus, le sport, le football en l’occurrence, permet le dialogue ».
Hagay Sobol