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En dépit des exhortations des Etats-Unis d’Amérique, de la France, du Secrétaire général de l’ONU, et de maints autres, de voir reprendre « des négociations directes entre Israël et les Palestiniens » prévues par les accords d’Oslo mis en veilleuse depuis septembre 2010, la perspective de paix semble gelée durablement.
Trois questions se posent alors qui exigent des réponses lucides, si l’on veut sortir de la rhétorique de la propagande et de la surenchère :
--La première vise à savoir à qui profite le statu quo actuel ?
Prioritairement à Benyamin Netanyahou, pas seulement conjoncturellement à la veille des élections législatives de janvier 2013, mais parce que la situation actuelle est conforme à la doctrine Ariel Sharon. Celle-ci, élaborée au lendemain des accords d’Oslo, précisait les contours de la présence israélienne dans les territoires palestiniens.
Le statu quo est accessoirement favorable à Mahmoud Abbas qui ne peut réellement asseoir son autorité, dans de futures négociations de paix avec Israël, qu’à la condition qu’il prenne le contrôle de Gaza, et soumette le Hamas et le Djihad islamique. Il est, de plus, bénéficiaire d’une prospérité économique exceptionnelle, due pour grande partie à une coopération avec Israël et à une aide internationale.
--La deuxième question est de savoir qui alimente, en réalité, ce statu quo ?
La cause principale qui s’oppose à la mise en œuvre d’accords de paix réside dans la division de la Palestine en deux entités. La violence militaire du Hamas, tout autant que la guérilla diplomatique du Fatah et des termes agressifs employés par Mahmoud Abbas à la tribune de l’ONU, empêchent que des participants palestiniens puissent s’assoir autour d’une table de paix.
--Enfin, les pressions internationales sur le gouvernement israélien paralysent tout progrès vers la paix et s’avèrent contre-productives. En effet, pourquoi Israël, Etat souverain, accepterait-il ce qu’aucun autre Etat –Russie et Chine en tête- considèrerait comme une immixtion dans ses affaires, ou sa mise sous tutelle de la communauté internationale, comme « incapable majeur ». Ce serait mettre en cause la légitimité de son existence, en revenant à une situation antérieure au partage de la Palestine, effaçant 65 années d’histoire. On comprend fort bien que cela est inacceptable, quel que soit le gouvernement israélien.
Alors, faut-il désespérer de la Paix ? Non, si les uns et les autres s’efforcent de faire retomber les pressions en laissant israéliens et palestiniens négocier directement sans préalables et sans vindicte, et pour les puissances extérieures, de rompre définitivement avec des réflexes néo-coloniaux de zones d’influence.