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promouvoir la démarche d’un boycott est contre-productif si l’on veut dégager un avenir de paix dans cette région tourmentée
Nous allons, avec l'aide du CRIF de Lyon, dont je salue ici le travail, présenter un dossier sur cet événement très symptomatique de la volonté d'importer le conflit palestinien sur nos campus universitaires, sous un titre anodin, mais dans le rejet du contradictoire.
Parmi les différentes instances qui ont subventionné cette Université d'été: ville de Lyon, conseil général, conseil régional, etc... Plusieurs responsables ont exprimé leur colère d'avoir été "roulés dans la farine" en ce qui concerne le programme. Il en est ainsi du Maire de Lyon, M. Collomb. Malheureusement il est trop tard et cette situation est récurrente: un programme apparemment inoffensif est proposé qui ne correspond pas à la réalité des faits. On ne peut pas fermer les yeux sur ces manipulations mensongères, qui importent le conflit dans nos villes. Villeurbanne risque d'en être le symbole.
Nous reproduisons ici la réaction du Président du Conseil régional, M. Jean Jacques Queyranne. Le Conseil Régional a participé au financement de l'événement, à hauteur de 35000 euros.
On ne peut pas lutter contre l'antisémitisme si on continue d'être aveugle à la façon dont se déploie aujourd'hui la haine organisée contre Israël qui en est aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, la cause essentielle.
Richard Prasquier
Président du CRIF
Message de Jean-Jack Queyranne (extrait concernant le module sur la Palestine)
« Les organisateurs de l’Université d’été ont choisi les thèmes de leurs débats. Ceux-ci relèvent de leurs responsabilités et je n’entends pas m’immiscer dans leurs décisions.
En tant que responsable politique, je souhaite que cette Université d’été contribue au renouvellement de la conception de la solidarité internationale.
Celle-ci doit s’affranchir d’un double travers : le messianisme et le manichéisme.
Je regrette que des thèmes aussi actuels que la montée des intégrismes religieux, les manoeuvres des nouvelles grandes puissances notamment en Afrique, les gangrènes de la corruption ne soient pas débattues.
Un nouveau monde se dessine. Verra-t-il le progrès de la démocratie, du développement et de la paix ? Les incertitudes sont grandes.
C’est aussi pourquoi je me dois d’exprimer mon désaccord sur deux sujets à l’ordre du jour : le cas de la Palestine et la question sahraoui.
Si l’on doit condamner la colonisation des territoires palestiniens et soutenir le principe de la création d’un Etat palestinien, l’emploi du concept d’apartheid à l’égard d’Israël ne correspond pas à la réalité de ce pays qui reste l’une des seules démocraties du Proche-Orient.
De même, promouvoir la démarche d’un boycott est contre-productif si l’on veut dégager un avenir de paix dans cette région tourmentée.
Je me dois de relever la contradiction entre le refus de programmer des films israéliens parce qu’ils sont israéliens et la proclamation de la liberté de création artistique.
Je préfère me reconnaître dans la position exprimée par l’ancien Président de la Knesset, Avraham Burg, demandant que « les produits des colonies israéliennes illégales ne soient plus étiquetés made in Israël, conformément à la législation européenne de protection du consommateur. »
Jean-Jack Queyranne,
Président de la Région Rhône-Alpes, ancien ministre.
Précisions de Jean-François Strouf : Ce message du Président du Conseil Régional figure dans le livret du participant http://www.universite-si.org/IMG/pdf/livret_participant_2012_hd.pdf de l'université d'été de la solidarité internationale qui se tient à Lyon du 4 au 7 juillet 2012. Il est par ailleurs assorti d'une menace de retrait de la subvention du Conseil Régional si des stands "discriminatoires" étaient présents sur place. Ainsi pas de stand BDS.