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Récitation du Coran
Le discours d'investiture tenu par Mohamed Morsi à l'université du Caire le 30 juin, juste après qu'il ait prêté serment devant la Haute Cour constitutionnelle, cérémonie dont il avait voulu qu'elle se tienne entre Égyptiens uniquement, fut précédé d'une récitation du Coran. Ce fut in discours rassembleur, avec certains bémols pourtant, au cours duquel il remercia armée et « martyrs » pour le rôle qu'ils jouèrent dans la révolution qui renversa Hosni Moubarak et « permit ce qui se passe actuellement ».
Liberté, justice sociale et dignité
Il s'engageait à ce que « la liberté, la justice sociale et la dignité » pour lesquelles les « martyrs » avaient combattu soient mises en place, s'adressant à musulmans comme à chrétiens.
Défense voilée du parlement dissous ? Et l'armée renvoyée à ses casernes ?
Toutefois il mentionna les « organismes élus » qui vont retourner au travail. Faisant sans doute là allusion au Parlement à majorité islamiste qui vient d'être dissous par une décision de justice. Ce que note le quotidien égyptien Al-Ahram qui rapporte cette cérémonie. http://english.ahram.org.eg/NewsContent/1/64/46554/Egypt/Politics-/Egypts-president-salutes-martyrs,-confirms-armed-f.aspx De même il annonçait que « les forces armées vont rentrer dans leur caserne et reprendre leur rôle premier qui est de protéger les frontières »...Or, c'est le Conseil Suprême des Forces Armées qui avait le pouvoir jusqu'ici.
Est-ce là l'amorce de bras de fer à venir ?
L'Egypte fait partie de la nation arabe et islamique, respectera les traités signés, mais oeuvrera pour les Palestiniens
Affirmant l'ancrage de « l'Égypte au sein de la nation arabe et islamique », Mohamed Morsi déclarait que les traités seraient respectés – faisant sans doute référence à une dépêche de l'agence de presse iranienne Fars News selon laquelle il reviendrait sur le traité de Camp David, ce qui avait fait grand bruit -. Toutefois il déclarait également : « nous n'aurons de cesse que les Palestiniens recouvrent leurs droits et leurs terres ». En matière de politique étrangère, il déclarait aussi que « le carnage doit cesser en Syrie ».
Ahmed El-Tayeb se sent insulté... un signe aussi ?
Petit couac : relégués au fond de la salle, Ahmed El-Tayeb, le grand imam de la mosquée Al-Azhar, l'autorité religieuse principale pour les sunnites, note Al-Ahram, et d'autres dignitaires religieux quittèrent la cérémonie, estimant qu'on leur avait ainsi manqué de respect. Cet imam est une personnalité musulmane éclairée qui respecte Chrétiens et Juifs et a participé à des rencontres interreligieuses, nous dit MEMRI dans une longue étude qui lui a été consacrée http://www.memri.org/report/en/0/0/0/0/0/0/5677.htm
Faut-il voir là un signe ?