Elle est passible de trois à quinze ans de prison. Son cas rappelle ceux de blogueurs détenus en Égypte : Maïkel Nabil, condamné à deux ans de prison pour avoir critiqué les forces armées, ou Alaa Abdelfattah, toujours en détention préventive. Trois jours avant son arrestation, à l'occasion d'un "vendredi de la colère" en Syrie, cette brune aux cheveux courts avait écrit sur son compte Twitter (@RedRazan) : "Mon Dieu, faites en sorte que ça soit le dernier vendredi avec le régime du (parti) Baas au pouvoir"… La jeune Syrienne militait sur tous les fronts, et a même fait un séjour en Égypte où elle a participé à des manifestations sur la place Tahrir au Caire, emblématique de la révolte qui a provoqué la chute de Hosni Moubarak en février. Selon un proche de Razan qui a requis l'anonymat, "son arrestation signifie que les gens qui pensent ne sont pas les bienvenus en Syrie". Quelques jours avant son arrestation, elle twittait, comme dans un pressentiment : "Si quelque chose m'arrive, je veux que vous sachiez : le régime n'a pas peur des détenus, mais de ceux qui n'oublient pas les détenus".
Photo (Razan Ghazzawi): D.R.
Source : le Point