Tribune
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Publié le 5 Décembre 2011

BNP Paribas et Israël par Vivien Levy-Garboua

BNP Paribas a récemment annoncé son intention de transformer sa succursale en bureau de représentation en Israël. Au vu des réactions que cette décision a suscitées, et ayant été moi-même l’un des initiateurs de l’implantation de la banque dans ce pays qui m’est cher, il me semble important de répondre à trois questions : (i) pourquoi cette décision ? (ii) s’agit-il seulement d’Israël dans la région ? (iii) quelle est désormais notre ambition dans ce pays et dans la région ?




Pourquoi cette décision ?



Dans la crise financière actuelle, les banques européennes doivent faire face à trois contraintes : satisfaire de nouvelles exigences de fonds propres, celles imposées par le comité de Bâle, très supérieures aux précédentes ; encaisser les coûts associés aux dépréciations ou aux cessions de dettes souveraines réalisées sous la pression des marchés et toujours répondre aux exigences grandissantes des régulateurs ; faire face à des retraits des grands déposants, effrayés par le risque constitué par les banques de la zone euro. La seule solution est de réduire l’activité, surtout là où la consommation de devises est forte. Pour une banque internationale comme BNP Paribas, cela passe par des cessions de portefeuilles, des retraits et des réductions d’encours de crédits en dollars. Le retrait partiel en Israël s’inscrit dans cette perspective : c’est une parmi des dizaines d’actions entreprises par une banque très mobilisée pour se dé vulnérabiliser au plus vite et adapter son activité à ce nouvel environnement.



Israël seulement ?



Ce qui précède veut dire que la réduction du dispositif va bien au-delà de la seule Israël. La banque vient d’annoncer une réduction d’effectifs de près de 1400 personnes dans la banque de financement et d’investissement. Elle inclut les efforts demandés en Israël, mais aussi des réductions en France, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, l’adaptation de notre dispositif en Grèce, et des plans de réduction dans bien d’autres pays, y compris au Moyen-Orient.



Pour quelle ambition ?



C’est avec regret que nous avons pris cette décision. BNP Paribas a été la première banque de la zone euro à s’implanter en Israël, et elle en est fière. Notre ambition n’a pas changé : être présent au Moyen Orient, dans tout le Moyen Orient. Notre volonté d’accompagner les groupes israéliens et de contribuer au rayonnement économique de ce pays, où nous sommes installés depuis 15 ans, est intacte. Et nos clients peuvent compter sur notre bureau de représentation pour continuer à les servir avec enthousiasme, notamment dans leurs projets d’expansion en Europe.



Vivien Levy-Garboua
Senior Advisor de BNP Paribas.



Photo : D.R.